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Mexique
Appel à mobilisation

Mexique : la criminalisation des actions du père Marcelo Pérez doit cesser immédiatement !

Le 21 juin 2022, un mandat d’arrêt est émis à l’encontre du père Marcelo Pérez, que la justice accuse injustement d’être impliqué dans la disparition de 21 personnes survenues en juillet 2021 dans la municipalité de Pantleho. Ce nouvel épisode de harcèlement des autorités locales à son encontre doit cesser.
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Le 26 / 07 / 2022

Demandons l'arrêt des poursuites contre le père Marcelo Pérez !

  • Téléchargez la lettre, personnalisez-la avec vos coordonnées et adressez-la par voie électronique (en pièce jointe) ou par voie postale au directeur de l'Unité pour le Défense des droits humains du ministère de l'Intérieur au Mexique.

  • Tweetez notamment le compte  @EmbaMexFra, postez sur Facebook, faites-le savoir autour de vous !

 

Qui est le père Marcelo Pérez ?

Le père Marcelo Pérez est un prêtre engagé en faveur des droits humains au Chiapas depuis longtemps. Membre de la communauté maya Tsotsil, il tente inlassablement détablir un dialogue de paix et de réconciliation entre les communautés, dans un État, le Chiapas, rongé par la violence et la corruption des autorités et de groupes criminels prêts à tout pour satisfaire leurs intérêts. Souvent prises pour cibles, les populations civiles payent un prix très lourd sans que leur situation n’attire l’attention des décideurs.

C’est pour tenter de réduire les tensions et les violences, que le père Marcelo Pérez est intervenu en 2021 comme médiateur dans la municipalité de Pantelho. Suite à l’assassinat du défenseur des droits Simon Pedro Perze Lopez, les communautés ont décidé de s’organiser en groupe d’autodéfense pour mettre fin à ces violences toujours impunies. Au cours d’opérations menées par ce groupe, 21 personnes ont disparu, accusées par la population d’être liées au crime organisé. Les proches des disparus ont sollicité le père Marcelo pour qu’il intervienne et fasse office de médiateur afin que ces disparus soient retrouvés sains et saufs.

Certaines autorités locales, complices du crime organisé, ont accusé le père Marcelo d’être le chef de ce groupe d’autodéfense et l’ont accusé d’avoir eu un rôle dans ces disparitions. Les enquêtes menées ont cependant permis de démontrer qu’il n’en était rien, l’étude de son téléphone ayant prouvé qu’il n’était pas présent le jour des faits.

C’est donc avec surprise et inquiétude que la décision de délivrer un mandat d’arrêt à son encontre dans cette affaire de disparition a été rendue publique. D’autres individus visés dans cette plainte ont déjà été arrêtés et il est à craindre que le père Marcelo subisse le même sort, avec le danger qu’une telle situation représente pour sa sécurité. La collusion entre autorités et groupes criminels n’est plus à démontrer dans cet État du Mexique.

L’ACAT-France appelle donc à ce que ce mandat soit annulé et que les poursuites cessent, celles-ci n’ayant pour but que de l’écarter et mettre un terme à son engagement en faveur des plus démunis. 

Contexte

Le Chiapas compte un grand nombre d’acteurs armés : militaires et paramilitaires depuis la seconde moitié des années 1990, puis, plus récemment, des bandes liées à la criminalité organisée. Ainsi, la violence ne cesse d’augmenter et elle touche d’abord les communautés autochtones (28,2 % de la population) en butte aux manœuvres pour contrôler leurs territoires. La situation s’est encore aggravée en juin 2021 avec la tenue d’élections locales. Les notables locaux habituels ont cherché à se maintenir au pouvoir par tous les moyens.

La situation dans la municipalité de Pantelho est à ce titre exemplaire : la présence d’un groupe criminel organisé connu sous le nom de Los Herrera est bien documentée. Le père Marcelo fait partie de ceux qui ont documenté les crimes commis sur les populations locales par ce groupe, dont plusieurs autorités locales sont proches et/ou complices. Devant l’impunité accordée à ces crimes, les communautés locales ont décidé de s’organiser en groupe d’autodéfense et de prendre en main les choses. C’est à la suite de l’assassinat du leader local Simon Pedro Perez Lopez que les choses ont dégénéré : le groupe d’autodéfense a pris le contrôle du secteur et a perquisitionné de nombreuses maisons appartenant à des individus connus pour leur proximité avec le groupe criminel. Puis 21 personnes ont été enlevées et ne sont plus réapparues depuis.

Le père Marcelo s’est rendu dans la zone dès le mois de juillet 2021 et a encouragé toutes les parties prenantes à suivre la voie du dialogue. Il appelle également à ce qu’une enquête puisse établir la vérité sur tous les faits violents qui se sont produits dans la municipalité et que les responsables répondent de leurs actes. Toutefois, plutôt que de rechercher des éléments sur tous les crimes commis dans la zone, les autorités se sont concentrées sur ces seuls cas et accusent des leaders locaux pacifiques, connus et reconnus, comme le père Marcelo, de complicité ou plus, dans ces faits graves.

Le diocèse de San Cristobal de las Casas, tout comme l’archevêque de Tuxtla ont condamné les poursuites lancées contre le père Marcelo Perez, dénonçant la collusion des intérêts politiques, de l’argent et du narcotrafic dans cette affaire, tout en rappelant qu’il n’avait rien fait d’autre que d’essayer d’aider et de se rapprocher des deux parties au conflit.

Au Pantelho comme ailleurs au Mexique, seules la justice et la vérité permettront de répondre aux souffrances des populations. Les preuves fabriquées ne feront que décupler les tensions.

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