Mexique
Appel à mobilisation

Protégeons la communauté de Santa María Ostula !

La communauté de Santa María Ostula est un bastion de résistance et de défense de l'autonomie indigène. La récente intensification des attaques contre les membres de sa garde communale exige des mesures urgentes pour mettre fin à la violence !
vignette18

Mobilisons-nous pour demander la protection immédiate de la Communauté indigène de Santa María Ostula !

Téléchargez la lettre, personnalisez-la avec vos coordonnées et retournez-la par voie postale ou par voie électronique à la secrétaire de l'Intérieur du Mexique !

 

 

À propos de la Communauté de Santa María Ostula

Santa María Ostula est une communauté indigène située dans la municipalité d'Aquila, Michoacán, à l'ouest du Mexique. Cette région, riche en ressources naturelles, a été l'objet de conflits en raison d'intérêts politiques, économiques et criminels.  

Depuis 2004, la communauté est engagée dans un procès en baux ruraux avec de petits propriétaires terriens locaux pour empêcher la dépossession de 1 250 hectares de leur territoire communal connu sous le nom de Xayakalan. Les gouvernements successifs ont quant à eux, tenté de mettre en œuvre des projets routiers et touristiques sans consultation préalable, tandis que des entreprises minières exploitent le fer dans la région.

La position stratégique d'Ostula, entre les ports de Lázaro Cárdenas et Manzanillo, en fait un point clé pour le trafic de drogue et de marchandises, attirant des groupes criminels qui cherchent à contrôler le territoire. La Garde communale d'Ostula a été déterminante pour affronter ces groupes et maintenir la paix, bien que cela ait entraîné des affrontements et des attentats contre ses membres. Au cours des 20 dernières années, la communauté a subi des attaques, des menaces, des déplacements, des enlèvements et la perte tragique de 42 de ses membres, ainsi que la disparition de cinq personnes.

Les défenseurs de Santa María Ostula sont en danger !

Depuis 2023, la sécurité à Santa María Ostula s'est considérablement dégradée. Une escalade de la violence s'est produite avec l'assassinat de six personnes qui occupaient des fonctions au sein de la communauté. Le 12 janvier 2023, les gardes communaux Isau Nemesio Zambrano, Miguel Estrada Reyes et Rolando Magno Zambrano ont été tués. Le 14 avril 2023, l'ancien chef de Tenencia de Ostula, Juan Medina, a également été tué, suivi par le garde communal Lorenzo Froylán de la Cruz, dont le corps a été retrouvé le 10 août 2023. Le 17 mai 2024, le chef de la communauté Antonio Regis Nicolás a été assassiné, ce qui constitue le cas le plus récent.

En outre, au cours de cette période, Santa María Ostula a subi des incursions armées. La dernière a eu lieu le 1er juillet 2024, lorsque la communauté a dénoncé des attaques armées contre les points de sécurité établis par la garde communale. La situation s'est aggravée le 3 juillet 2024, lorsque des explosions et des détonations d'armes de gros calibre, qui auraient été perpétrées par l'organisation criminelle Cartel de Jalisco - Nouvelle Génération (CJNG), ont secoué la communauté de la Cofradía de Ostula. Un explosif a été lancé contre la cour centrale, provoquant la panique parmi la population civile, y compris les femmes, les enfants et les personnes âgées.

Face à cette violence accrue, l'Assemblée communautaire a renforcé ses mesures de sécurité et poursuit sa lutte devant les tribunaux pour la reconnaissance de son autonomie, en essayant de garder le contrôle de son territoire et de protéger ses habitants des menaces constantes.

Contexte  

Lutte pour l'autonomie et le territoire

La communauté indigène de Santa María Ostula est confrontée depuis des décennies à des conflits concernant son territoire ancestral. Elle compte environ 11500 personnes, sur un territoire de 25 580 hectares (avec actuellement des zones disputées avec les populations voisines).

En 1964, une résolution présidentielle a officiellement reconnu les terres communales d’Ostula, mais les plans comportaient des lacunes techniques qui ont permis à de petits propriétaires fonciers du village voisin de La Placita, d'envahir et de diviser le territoire. Depuis 2004, la communauté est engagée dans un procès contre ces propriétaires, luttant pour 1250 hectares de leur territoire connu sous le nom de San Diego Xayakalan.

En avril 2004, de prétendus petits propriétaires de La Placita ont déposé une plainte pour nier le droit de propriété de la communauté d’Ostula sur ces terres, avec un accès à l'océan Pacifique et à la route fédérale 200. Malgré les irrégularités signalées par les habitants d'Ostula, un jugement contestable a refusé la propriété à la communauté et l'a accordée aux plaignants.

Création de la garde communale et affrontements

En juin 2009, les membres de la communauté d'Ostula ont décidé d'exercer leur droit à l’autonomie en nommant des autorités communales et en établissant une structure de gouvernance. Ils ont renforcé leurs systèmes normatifs internes et publié le Manifeste d'Ostula, qui défend leur lutte territoriale et prévoit la création de la garde communale.

La création de cette garde communale a été cruciale pour protéger et défendre leurs territoires contre les petits propriétaires de La Placita, liés au gouvernement municipal et à des groupes illégaux. Dès 2009, l'année de sa création, ils ont réussi à récupérer les terres occupées en empruntant les routes et en marchant vers Xayakalan, le territoire contesté. La garde communale a pris le contrôle du site sans pertes humaines, marquant ainsi un nouveau chapitre dans la défense de leur territoire. Cette action a trouvé un écho aux niveaux national et international, renforçant la détermination d'Ostula dans sa lutte pour l'autonomie.

Cet exemple illustre l'importance cruciale de la garde communale pour la sécurité et l'autonomie de la communauté, et souligne l'urgence pour l'État mexicain de prendre les mesures nécessaires pour protéger ses membres, et garantir les conditions permettant à cette communauté d'exercer ses droits collectifs à l'autonomie.

  • Disparitions forcées
  • Justice et impunité