J'agis pour Samar Badawi
Se battre pour ses droits fondamentaux, à n’importe quel prix
Samar Badawi n’a jamais eu peur d’aff ronter le patriarcat et l’autoritarisme tenace du royaume saoudien. Son combat a commencé en 2008 lorsqu’elle quitte le domicile de son père pour un refuge de femmes. Accusée par ce dernier de désobéissance, elle riposte, l’accusant à son tour d’abuser de son droit de tutelle, lui faisant subir des violences depuis son adolescence et l’empêchant de se marier (alors qu’elle avait 27 ans). Samar Badawi est emprisonnée pendant 7 mois, puis relâchée sous la pression d’une campagne menée sur les réseaux sociaux par son avocat et futur mari Waleed Abulkhair. Dès sa sortie, la militante participe à la campagne « Les femmes au volant » (Women to drive), en conduisant dans les rues de Djeddah. Elle se bat également pour le droit de vote en attaquant directement le ministère des Aff aires rurales et municipales, celui-ci ayant refusé de l’inscrire à un bureau de vote. En 2014, elle s’engage pour la libération de son frère Raïf Badawi, lui aussi militant des droits humains, et de son mari Waleed Abulkhair, en soutenant leur cause devant le Conseil des droits de l’homme à Genève. En 2016, elle est à nouveau arrêtée et conduite à la prison de Dhahban, où son frère Raïf Badawi est aussi détenu. Elle est finalement libérée, mais pour peu de temps…
Une violente répression contre les défenseur·e·s
En juin 2018, le prince héritier Mohammad Ben Salman levait l’interdiction pour les femmes
de conduire. Un geste apparemment progressiste, mais pourtant précédé, quelques semaines auparavant, de l’arrestation de plusieurs militantes qui réclamaient ce droit. Samar Badawi n’échappe pas à cette vague de répression : elle est arrêtée le 30 juillet 2018, comme Nassima al-Sadah. Les deux femmes sont emprisonnées dans la prison de Dhahban, sans raison et sans avoir pu contacter leur avocat. Comme elles, plusieurs détenues ont rapporté des faits de violences physiques et sexuelles subies au cours de leurs interrogatoires. Dans le courant de cette année 2018, d’autres défenseur·e·s des droits humains ont été emprisonné·e·s, là encore sans possibilité de voir ni même de contacter leur famille ou leur avocat. Par ailleurs, le royaume ne ménage pas ses forces pour discréditer ces opposants, notamment au travers de campagnes diff amatoires via les médias offi ciels. À ce jour, Samar Badawi n’a toujours pas été jugée et peut, c’est à redouter, s’attendre au pire.
Ensemble, exigeons la libération de Samar Badawi !
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