J'agis pour Huang Qi
Huang Qi dénonce les exactions du régime chinois depuis son site 64Tianwang créé en 1998 (« 64 » en référence au 4 juin 1989 – jour du massacre de Tiananmen). En 2003, ravivant la mémoire de la terrible répression de Tiananmen, il écope de 5 ans de prison pour subversion. Puis, entre 2008 et 2011, il est à nouveau emprisonné pour avoir enquêté sur des failles d’infrastructures ayant potentiellement entraîné la mort de milliers d’écoliers lors d’un tremblement de terre au Sichuan en 2008.
Sa dernière arrestation remonte au 28 novembre 2016. Cette fois, il est accusé de « divulgation de secrets d’État à l’étranger », un crime passible de la peine capitale. Jugé le 14 janvier dernier, il est détenu dans le centre pénitentiaire de Mianyang, toujours en attente de son verdict. Afin de lui extorquer des aveux, des policiers lui font subir des séances de tortures et des mauvais traitements. Même ses codétenus le maltraitent. Au mois d’août dernier, il aurait subi quinze interrogatoires, au cours desquels il se plaint d’avoir été frappé à plusieurs reprises, notamment par un procureur. Pour l’instant Huang Qi tient bon et ne plaide toujours pas coupable, mais jusqu’à quand ?
Atteint d’une maladie rénale chronique et d’hydrocéphalie, Huang Qi a également développé des affections cardiaques et pulmonaires suite à ses passages en prison et aux mauvais traitements subis en camp de travail. Les autorités chinoises lui interdisent l’accès à des soins et son état de santé se dégrade de jour en jour. Avant lui, d’autres détenus comme Liu Xiaobo, prix Nobel de la paix 2010, sont décédés dans les geôles chinoises faute de traitement médical.
Sa mère Pu Wenqing, âgée de 85 ans, craint donc le pire. Afin de réclamer publiquement la libération conditionnelle de son fils, elle s’est rendue le 7 décembre 2018 à Pékin à l’occasion du 70ème anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’Homme. Un acte jugé provocateur par les autorités qui l’ont immédiatement violentée et arrêtée alors qu’elle descendait à peine de son train. Finalement relâchée, elle continue à subir la surveillance et le harcèlement de la police.
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