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Arabie Saoudite
Actualité

Salman al-Awdah risque la peine de mort !

Arrêté le 7 septembre 2017 au début d'une vague de répression contre la dissidence dans le royaume saoudien, ce prédicateur religieux extrêmement populaire en Arabie risque d’être condamné à la peine de mort.
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Salman al-Awdah, photo d'Emad Alhusayni.
Le 04 / 04 / 2019

Depuis la comparution de Salman al-Awdah  le 4 septembre devant le tribunal spécial de Riyad, en charge des affaires terroristes au niveau national, le procureur saoudien continue de requérir la peine de mort à son égard. Salman al-Awdah fait face à 37 chefs d'accusation sans qu’aucun n’ait été rendu public. Il fut en partie détenu en isolement  durant les 5 premiers mois, enchaîné et menotté dans sa cellule, privé de sommeil, sans soutien médical et interrogé de jour comme de nuit. Du fait de ces conditions de détention extrêmes, il a dû être hospitalisé en janvier 2018. Depuis son retour en cellule, il continue d’être détenu en isolement. Le 6 mars 2019 s’est déroulée une brève audience secrète, sans la présence de Salman al-Awdah seulement représenté par son avocat. Le procureur saoudien a reporté le procès pour une 5e audience en mai prochain, selon les indications de son fils Abdullah al-Awdah.

Salman est un membre éminent du mouvement islamiste Sahwa dans les années 90, opposé à la présence des troupes américaines sur le sol saoudien à la suite de l’invasion du Koweït par l’Irak. Il devient un religieux influent engagé dans la demande d’une réforme du régime saoudien vers plus de démocratie et de liberté. En 2011, il se montre favorable aux mouvements populaires qui secouent la région. Il continuera par la suite de plaider pour un système politique respectant l’état de droit et la liberté d’expression. Son arrestation ferait suite à son refus de soutenir publiquement Riyad dans le conflit qui l’oppose au royaume du Qatar voisin. Le frère de Salman, Khaled, a également été arrêté pour avoir révélé l'arrestation du religieux et est également détenu dans des conditions difficiles en isolement et avec un accès limité aux soins.

 

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Contexte

Depuis le meurtre sauvage du journaliste Jamal Khashoggi dans les locaux du consulat saoudien à Istanbul (Turquie) le 2 octobre 2018, l’opinion internationale commence à prendre conscience des nombreuses violations des droits humains en Arabie saoudite. Cependant cette situation n’est pas nouvelle et s’est grandement détériorée avec la montée en puissance du Prince héritier Mohammed Ben Salman au sein du régime saoudien. Derrière une façade de réformiste et de libéral, ce dernier a dirigé une campagne d’arrestation et de mise au silence de toute voix dissidente ou discordante. Depuis mars 2015, il est également à l’initiative de l’intervention militaire au Yémen de l’Arabie saoudite et de ses alliés au sein de la coalition arabe. L’Arabie saoudite se serait rendue coupable de plusieurs crimes de guerre selon des experts mandatés par l’ONU.

Durant l’été 2017, une première vague d’arrestation vise particulièrement des religieux, des intellectuels et des activistes saoudiens, comme Salman al-Awdah, qui se seraient montrés critiques vis-à-vis de la politique saoudienne. 2018 a également connu une vague de répression ciblant plus particulièrement de nombreuses défenseures des droits des femmes, comme Samar Badawi que l'ACAT soutient. Le 12 octobre 2018, les experts des Nations unies ont de nouveau appelé les autorités à libérer tou·te·s les défenseur·e·s des droits humains en Arabie saoudite. 

Dans une déclaration commune du 26 octobre 2018, réunissant plus de 160 organisations de défense des droits humains, l’ACAT appelait la communauté internationale, en particulier les Nations unies, les institutions multilatérales et régionales ainsi que les gouvernements démocratiques attachés à la liberté d’expression, à demander immédiatement des comptes à l’Arabie saoudite concernant les graves violations des droits humains dont le pays s’est rendu responsable. Du fait de la pression internationale croissante, le régime saoudien a dû abandonner la réquisition de la peine de mort envers Israa al-Ghomgham et a plus récemment libéré provisoirement trois défenseures actuellement en procès. 

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