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J'agis pour Adrián, Adriel et leurs familles

Après 6 ans et demi de lutte juridique, les familles d’Adrián et Adriel ont enfin réussi à faire reconnaître que les deux jeunes hommes ont été victimes de disparitions forcées. Une avancée qui entraîne aussi un risque pour leur sécurité. L’ACAT les soutient dans leur combat.
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Le 25 / 04 / 2019

Voilà 6 ans et demi qu’Adrián et Adriel ont été enlevés par des policiers en civil de l’État de Chihuahua. Cependant les autorités n’ont jamais reconnu leur arrestation et n’ont ensuite mené qu’une parodie d’enquête. Laissés pour compte, les parents d’Adrián ont dû enquêter et mener les recherches, par leurs propres moyens : en fouillant les terrains vagues aux mains de cartels extrêmement dangereux, en visitant les hôpitaux, en épluchant les registres publics, en rencontrant des agents du ministère public et en se rendant une fois par mois dans les services de médecine légale, afin de vérifier que leurs disparus ne se trouvent pas parmi les nouveaux cadavres. Dans cette épreuve, María (Prix Engel-Dutertre 2018 de la Fondation ACAT) et son mari, Manuel Favela, ont su trouver de solides soutiens tels que l’ONG locale, Centre des droits humains Paso del Norte, partenaire de l’ACAT. Après des années de lutte acharnée, ils ont enfin obtenu que la qualification de « disparition forcée » soit reconnue par les autorités, et que l’enquête soit reprise par les Affaires internes du ministère public, le 25 janvier 2019. Une première victoire, mais rien n’est joué, d’autant que selon María « c’est une sérieuse augmentation du risque, car l’affaire passe au niveau supérieur et les noms des responsables présumés vont commencer à circuler ».

Les disparitions forcées : un fléau mexicain

Le Mexique souffre encore de la guerre contre la drogue initiée par l’ancien président, Felipe Calderón, en 2006 poursuivie jusque fin 2018 par Enrique Peña Nieto. Entre 2006 et le début de l’année 2019, 40 180 disparitions forcées ont été recensées. Collusion entre criminels et agents de l’État oblige, seules 2 familles sur 10 portent plainte suite à la disparition forcée d’un proche, car elles ont peur pour leur sécurité. En plus de la torture que les familles des disparus endurent, elles subissent le discrédit des autorités qui, comme pour justifier leur inaction, accusent régulièrement les personnes disparues d’avoir été en lien avec le crime organisé. S’il a déjà pris des mesures dans la célèbre affaire des disparus d’Ayotzinapa, Andrés Manuel López Obrador (AMLO), nouveau président depuis le 1er décembre 2018, doit à présent contribuer à faire la lumière sur toutes les disparitions et à mettre un terme à la commission massive de ce crime dans le pays.

Plus que jamais, soutenons María et Manuel dans leur quête de vérité et de justice.

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