Cookie Consent par FreePrivacyPolicy.com
AngolaRépublique Dém. du Congo
Communiqué

Viol de milliers de Congolaises en Angola

L’ACAT condamne le silence accablant des autorités de RDC sur les violences sexuelles commises ces dix dernières années à l’encontre de plusieurs milliers de Congolaises expulsées d’Angola.
rdc_viols jpg
© Pierre-Yves Ginet
Le 03 / 03 / 2014

Le président congolais Joseph Kabila accueille le 2ème Forum mondial des femmes francophones à Kinshasa les 3 et 4 mars 2014. Sa ministre du Genre, de la famille et de l’enfant, Geneviève Inagosi Kassongo affirme que « les femmes francophones en symbiose avec celles de la RDC vont se concerter sur les actions communes à engager pour la protection et la promotion de leurs droits au sein de l’espace francophone » [1]. L’ACAT condamne le silence accablant des autorités de la République démocratique du Congo (RDC) sur les violences sexuelles commises ces dix dernières années à l’encontre de plusieurs dizaines de milliers de Congolaises expulsées d’Angola.

Dix ans de violences sexuelles demeurées impunies

Entre janvier et novembre 2013, Médecins du Monde a soigné 950 Congolaises violées et expulsées d’Angola [2]. Depuis décembre 2003, plusieurs dizaines de milliers de femmes et de jeunes filles congolaises, en situation irrégulière sur le territoire angolais, ont indiqué avoir fait l’objet de violences sexuelles de la part de militaires et de policiers lors de leurs expulsions [3]. « A notre connaissance, aucun auteur de violences sexuelles ou responsable hiérarchique au sein des forces de défense et de sécurité angolaises n’a été poursuivi en justice ni même sanctionné pour ces violences sexuelles » indique Clément Boursin, responsable des programmes Afrique à l’ACAT.

Les autorités congolaises n’ont jamais publiquement condamné ces graves violations des droits de l’homme ni apporté une aide humanitaire et juridique aux victimes. « Ce sujet fait l’objet d’une omerta au sein des autorités congolaises, y compris au sein des instances internationales. La peur de critiquer le puissant voisin angolais prime sur la reconnaissance de ces crimes. Ce silence pèse sur les victimes et leurs familles. » affirme Clément Boursin.

Silence accablant des autorités angolaises et congolaises

Le caractère récurrent de ces violences sexuelles sur le sol angolais depuis plus de dix ans et l’absence de réponses des autorités angolaises et congolaises pour y mettre un terme et pour juger leurs auteurs contraignent aujourd’hui la communauté internationale à agir. Le 2ème Forum mondial des femmes francophones est l’occasion idoine pour que les femmes francophones s’emparent de ce sujet tabou et se mobilisent publiquement pour condamner ces violences sexuelles. Cet événement doit servir de levier pour une mobilisation plus importante de la communauté internationale sur le sujet.

Il est temps de mettre un terme, en Angola, aux violences qui accompagnent le renvoi des Congolais en situation irrégulière et de mettre en place une politique migratoire entre les deux pays qui respecte et garantisse les droits et la dignité des personnes expulsées. Il est également temps de rendre justice aux victimes de violences sexuelles.

Contact presse :

Notes aux rédactions :

  • [1] http://forumfemmes.kin2014.org/
  • [2] « RDC : redoubler de vigilance face à la recrudescence des violences », MDM, 18 décembre 2013, http://www.medecinsdumonde.be/%C2%AB-rdc-redoubler-de-vigilance-face-%C3%A0-la-recrudescence-des-violences-%C2%BB
  • [3] La forte croissance économique de l’Angola depuis la fin de la guerre civile en 2002 attire de nombreux Congolais qui traversent la longue frontière poreuse entre les deux pays et viennent travailler pour la plupart sans autorisation, notamment dans le secteur informel de la recherche de diamants le long des cours d’eau des provinces de Lunda Norte et de Lunda Sul. Les autorités angolaises expulsent régulièrement les Congolais en situation irrégulière.

Articles associés

Bonne nouvelle
BN-STANIS-BUJAKERA-202403
République Dém. du Congo

Stanis Bujakera Tshiamala enfin libre !

Le 20 / 03 / 2024
Bonne nouvelle pour les droits de l’Homme : le journaliste Stanis Bujakera Tshiamala, qui avait été condamné à 6 mois de prison en République démocratique du Congo, est libre. Les autorités lui reprochaient la publication d’une note des services de renseignements, qu’elles affirment être un faux. Problème, le document était authentique. Ce procès bâclé a gravement porté atteinte à la liberté de la presse. L’ACAT-France, qui s’était mobilisée pour lui, se réjouit de sa libération.
Communiqué
 Felix-Tshisekedi_Thumbnail
République Dém. du Congo

Non au rétablissement de la peine de mort en RDC !

Le 08 / 02 / 2024
Alors qu’un conflit armé déchire l’est de la République démocratique du Congo, le ministre de la Défense a plaidé, le 5 février 2024, pour l’exécution des personnes coupables de « trahison ». Le spectre de la peine de mort, aussi inhumaine qu’inutile, ressurgit après 20 ans sans exécutions. L’ACAT-France et 76 partenaires appellent le président Félix Tshisekedi, nouvellement réélu, à protéger les droits de l’Homme.
Appel à mobilisation
Template_AAM-vignette9
République Dém. du Congo

Stanis Bujakera Tshiamala doit être libéré !

Le 07 / 02 / 2024
Le journaliste congolais Stanis Bujakera Tshiamala croupit dans une cellule de la prison de Makala à Kinshasa. Il est arbitrairement détenu depuis le 8 septembre 2023, date à laquelle il a été arrêté à l'aéroport de Ndjili à Kinshasa.