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Mauritanie
Communiqué

Les autorités doivent garantir la protection d'Aminetou Mint el-Moctar

L'ACAT, Amnesty International et le CCPF appellent les autorités mauritaniennes à garantir la protection de la défenseure des droits de l’homme Aminetou Mint el-Moctar, menacée de mort par un islamiste radical.
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Le 12 / 06 / 2014

Déclaration publique : ACAT, Amnesty International, CCPR

Nos organisations tiennent à exprimer leur vive préoccupation concernant la sécurité de la défenseure des droits de l’homme Aminetou Mint el-Moctar, présidente de l’Association des femmes chefs de familles (AFCF), dont l’intégrité physique et psychologique est actuellement menacée en Mauritanie et appellent les autorités à assurer sans délai sa protection et celle des membres de son association

Pour avoir demandé, dans un article de presse, un procès équitable en faveur de Cheikh Ould Mkheitir, jeune homme de 28 ans accusé d’apostasie et actuellement détenu à la prison de Nouadhibou, Aminetou Mint el-Moctar fait aujourd’hui l’objet d’une fatwa de menaces de mort, émise par Yehdhih Ould Dahi, chef d’une association islamiste radicale appelée Ahbab Errassoul (Les amis du prophète). « Quiconque la tue ou lui arrache les deux yeux sera rétribué par Allah » indique cette fatwa, publiée sur Internet le 5 juin 2014. Ses coordonnées, celles de son association et le numéro de sa voiture ont également été diffusés par la suite.

Aminetou Mint el-Moctar a tenté de déposer une plainte le 6 juin 2014, pour cet appel au meurtre, ce que les autorités policières ont refusé, lui conseillant d’aller discuter avec Yehdhih Ould Dahi.

Nos organisations condamnent fermement les menaces de mort proférées à l’encontre de cette défenseure des droits de l’homme reconnue au niveau national et international[1] et s’inquiètent de l’absence de protection d’Aminetou Mint el-Moctar par les services compétents. Á ce jour, aucune autorité gouvernementale n’a à notre connaissance condamné la fatwa de menaces de mort à l’encontre de la défenseure des droits de l’homme et aucune mesure n’a été prise pour assurer sa sécurité ni celle de son association. Seules des voix au sein de la société civile se sont fait entendre sur ce sujet afin de prendre la défense d’Aminetou Mint el-Moctar.

Conformément à la Déclaration sur les défenseurs des droits de l’homme adoptée par l'Assemblée générale des Nations unies le 9 décembre 1998 et au Pacte international relatif aux droits civils et politiques, ratifié par la Mauritanie en 2004, les autorités mauritaniennes doivent garantir, en toutes circonstances, l'intégrité physique et psychologique de la défenseure des droits de l’homme Aminetou Mint el-Moctar. Elles doivent également mettre un terme immédiat aux menaces de mort proférées à son encontre et prendre toutes les mesures nécessaires afin que leur auteur réponde de ses actes devant la justice.

Contact presse :

Pierre Motin, ACAT, 01 40 40 40 24 / 06 12 12 63 94 pierre.motin@acatfrance.fr

Note :

  • [1] L’AFCF est une organisation de défense des droits de l’homme créée en 1999, qui œuvre en faveur des femmes et des enfants, notamment en ce qui concerne la lutte contre l’esclavage. Aminetou Mint el-Moctar a obtenu le prix des droits de l’homme de la République française en 2006. En 2010, elle a reçu une distinction pour son combat contre l’esclavage moderne des mains de la secrétaire d’État américaine Hillary Clinton.

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