Il faut que la lumière soit faite sur le drame de Tiananmen
Au printemps 1989, des millions de citoyens sont descendus dans les rues de Pékin et dans l’ensemble de la Chine pour soutenir le mouvement lancé par des étudiants en faveur de réformes politiques et d’une lutte contre la corruption. Rassemblés sur la place Tiananmen à Pékin, ils réclamaient un dialogue avec le gouvernement. Celui-ci qualifia le mouvement démocratique d’« émeute » et le réprima dans le sang dans la nuit du 3 au 4 juin et dans les jours suivants.
Le pouvoir persiste à nier le massacre
Depuis 1989, les autorités s’en tiennent à leur position officielle et continuent de nier le massacre. Chaque année à l’approche du 4 juin, elles s’efforcent d’empêcher toute manifestation du souvenir par des arrestations préventives, des assignations à résidence, des départs contraints en province et une surveillance multiforme. Le pouvoir chinois exige un silence total sur la répression opérée par l’armée et censure tout contenu relatif à Tiananmen, notamment sur les réseaux sociaux. Les familles des victimes sont empêchées de pleurer leurs morts, jeunes pour la plupart, et venus en partie des universités, en partie de la société dans son ensemble. Les autorités, qui avaient alors interdit aux parents de déposer des urnes funéraires dans les cimetières, leur refusent encore aujourd’hui de se rendre, le jour de l’anniversaire, sur les lieux où leurs proches ont été tués, pour se recueillir.
Les organisations signataires demandent au gouvernement chinois :
- De reconnaître publiquement les violations des droits humains commises dans la capitale et dans de nombreuses villes de province au cours de la répression ;
- De fournir des informations sur le nombre des morts et blessés ;
- D’ouvrir une enquête transparente et indépendante sur la répression, et de traduire en justice les personnes responsables d’atteintes aux droits humains ;
- D’accorder une indemnisation adéquate aux victimes de la répression et à leurs familles ;
- De cesser de harceler et poursuivre en justice les personnes qui exercent pacifiquement leurs droits à la liberté d’expression et de réunion, notamment celles qui demandent une nouvelle analyse des manifestations qui se sont déroulées sur la place Tiananmen en 1989 et celles souhaitant commémorer ces événements, et de libérer immédiatement les personnes détenues pour ces raisons ;
- De mettre un terme à la censure instaurée sur tout ce qui se réfère au massacre du 4 juin 1989.
« En commémorant les victimes du 4 juin 1989, nous rappelons aujourd’hui notre soutien à celles et ceux qui se mobilisent et risquent leur vie pour une Chine plus libre, plus juste et dont nombre d’entre elles portent les germes de Tiananmen. » Nathalie Seff, Déléguée générale de l’ACAT.
« Le symbole de la résistance à l’oppression, ce jeune homme seul face aux tanks qui sillonnent la capitale le 5 juin 1989 représente des milliers, des dizaines de milliers de simples citoyens qui, durant la nuit du 3 au 4 juin, se sont dressés contre l’armée pour empêcher les soldats de tirer sur une population désarmée. » Liao Yiwu, auteur de « Des balles et de l’opium ».
Afin d’honorer la mémoire des victimes de la répression de 1989 et d’évoquer les nouvelles résistances chinoises, nous appelons celles et ceux qui sont attachés aux libertés et au respect des droits humains à se rassembler le mardi 4 juin 2019 à partir de 18h30, Place de la République, à Paris.
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Organisations signataires :
- Action des chrétiens pour l’abolition de la torture - ACAT
- Amnesty International France
- Barreau de Paris
- Ensemble contre la peine de mort - ECPM
- Fédération internationale des ligues des droits de l'homme - FIDH
- France Tibet
- Human Rights Watch - HRW
- International Campaign for Tibet - ICT
- Ligue des Droits de l’Homme - LDH
- Reporters sans frontières - RSF
- Solidarité Chine
Contact presse :
Mariam Chfiri / ACAT : 01 40 40 40 24 - mariam.chfiri@acatfrance.fr