Cookie Consent par FreePrivacyPolicy.com
Congo
Communiqué

Congo-Brazzaville : Non-respect du droit dans la détention de quatre jeunes activistes

Trois associations de défense des droits humains congolaises et internationales – Observatoire Congolais des Droits de l’Homme (OCDH), Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture France (ACAT-France) et Agir Ensemble pour les Droits de l’Homme (AEDH) – expriment leur profonde inquiétude quant à la non application, plus de deux mois après sa publication, de l’ordonnance de remise en liberté provisoire de quatre jeunes activistes congolais arbitrairement détenus dans la prison de Brazzaville pour « atteinte à la sureté intérieure de l’Etat », une infraction régulièrement brandie par la justice congolaise pour taire toute voix critique au régime au pouvoir à Brazzaville.
logo-cp congo brazza
Le 12 / 06 / 2020

Brazzaville-Paris-Lyon le 12 juin 2020, 

Le 30 mars 2020, le juge d’instruction au Tribunal de grande instance de Brazzaville a ordonné la remise en liberté provisoire de Messieurs Parfait Mabiala, Meldry Rolph Dissivoulou, Franck Donald Saboukoulou et Miangue Ossebi, sympathisants du mouvement politique « Incarner l’Espoir », détenus depuis plus de six mois pour avoir exercé leur liberté d’expression dans les réseaux sociaux et critiqué le pouvoir en place. 

Du fait du confinement consécutif à la gestion de la pandémie de Covid-19, cette ordonnance n’a été notifiée aux intéressés que le 5 juin dernier au lieu du 1er avril 2020 comme l’exige normalement la loi congolaise.  

Le Procureur de la République près le tribunal de grande instance de Brazzaville a, le 11 juin 2020, interjeté appel de l’ordonnance du 30 mars sans apporter de nouveaux éléments au dossier. Cette démarche du Procureur a immédiatement bloqué la remise en liberté provisoire des quatre jeunes activistes malgré le caractère irrégulier de l’appel formulé. Selon le code de procédure pénale congolais le délai d’appel est de 24 heures (Art.171).
  
Comme l’indique l’ordonnance de mise en liberté, le maintien en détention de Parfait Mabiala, Meldry Rolph Dissivoulou, Franck Donald Saboukoulou et Miangue Ossebi est contraire au droit congolais, qui stipule entre autres que « la détention préventive est une mesure exceptionnelle » (Art.119), « elle ne peut excéder quatre mois et interdit qu’elle soit prolongée pour plus de deux mois » (Article 121). Cette détention viole aussi la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples (CADHP) ainsi que le Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP) qui interdisent le recours à la détention arbitraire.   

« L’acte du Procureur de la République qui obéit à une stratégie habituelle du dilatoire traduit la volonté manifeste du régime en place de voir ces jeunes activistes demeurer en prison le plus longtemps possible malgré le caractère arbitraire de leur situation » indique Trésor Nzila, Directeur exécutif de l’OCDH. 
Le dossier des quatre prévenus serait actuellement au niveau de la chambre d’accusation à la cour d’appel pour avis. 
« Nos organisations estiment que la justice congolaise ferait mieux de veiller à ce que les libertés fondamentales, à l’instar du droit à la liberté d’expression, puissent être garanties en toutes circonstances dans le pays, plutôt que de s’acharner à maintenir des citoyens en détention au mépris du droit » estime Clément Boursin, responsable Afrique à l’ACAT-France. 

Les organisations OCDH, ACAT-France et AEDH exhortent les autorités judiciaires de Brazzaville à écouter le juge qui a demandé la libération de Messieurs Parfait Mabiala, Meldry Rolph Dissivoulou, Franck Donald Saboukoulou, Miangue Ossebi, à faire cesser immédiatement le harcèlement judiciaire dont ces personnes sont victimes, et à les libérer immédiatement. 
 
Contacts Presse :  

Observatoire Congolais des Droits de l’Homme (OCDH)  Trésor NZILA - Directeur exécutif  32 avenue des Trois Martyrs-Moungali – Brazzaville – République du Congo  Tél. : +242 05 533 07 63 - nzilatresor@ocdh-brazza.org      

Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (ACAT-France), Service communication communication@acatfrance.fr Téléphone : 01 40 40 74 10. 
 
Agir Ensemble pour les Droits de l'Homme (AEDH)  Philippe MORIÉ - Délégué général  16 Avenue Berthelot - 69007 Lyon – France  Tél. : +33 4 37 37 10 11  p.morie@aedh.org  

Articles associés

Communiqué
Emmanuel-Macron_by-Jacques-Paquier-CCBY20
République Dém. du CongoCongoGabon

Pour qu'Emmanuel Macron ait en tête les prisonniers d'opinion

Le 27 / 02 / 2023
Le 1er mars, Emmanuel Macron s’envole pour une tournée au Gabon, en République du Congo et en République démocratique du Congo (RDC). L’occasion de rencontrer des partenaires… élus lors de scrutins très contestés. Dans ces pays, des opposants et des militants de la société civile sont emprisonnés pour avoir exprimé leurs opinions. L’ACAT-France demande leur libération.
Actualité
Emmanuel-Macron_by-Jacques-Paquier-CCBY20
République Dém. du CongoCongoGabon

Et les prisonniers d’opinion, monsieur Macron ?

Le 15 / 02 / 2023
Début mars, Emmanuel Macron sera en tournée au Gabon, en République du Congo et en République démocratique du Congo afin de rencontrer ses homologues. L’occasion de raffermir les liens diplomatiques entre la France et des partenaires... élus à l’issue de scrutins très contestés.
Appel à mobilisation
Armany_Mayoukou_Main
Congo

Décès d'Armany Mayoukou en garde à vue

Le 11 / 01 / 2023
Trois jours après son arrestation arbitraire, Armany Mayoukou est mort en garde à vue au commissariat central de police de la Mfoa à Brazzaville, dans la nuit du 4 au 5 décembre 2022. Sa famille a été informée par un policier de manière anonyme. Ses parents ont mobilisé diverses connaissances pour obtenir la fiche de dépôt du corps de leur fils, à la morgue du centre hospitalier et universitaire de Brazzaville, et s’y rendre. Ils y ont vu un corps torturé.