ACAT France dénonce la rencontre du criminel soudanais Salah Gosh avec les autorités françaises
Selon des informations révélées hier par Streepress, Salah Gosh, actuel chef du renseignement soudanais (NISS) soupçonné de génocide au Darfour, aurait été reçu autour du 10 octobre 2018 par des services du Ministère de l’Intérieur et de la Défense. Il aurait également rencontré le 10 octobre 2018 deux députés LREM, Carole Bureau-Bonnard (vice-présidente de l’Assemblée nationale - LREM) et Jean-Baptiste Djebbari (député LREM et président du groupe d’amitié France-Soudan) lors d’un dîner officiel à l’ambassade du Soudan.
L’ACAT dénonce la venue en France de ce criminel notoire et appelle le gouvernement français à expliquer les raisons de sa présence. Il se pourrait que sa venue soit liée à des sujets relatifs à la lutte contre le terrorisme et la gestion des flux migratoires venant d’Afrique de l’Est.
Connu pour diriger l’un des services de renseignements les plus tortionnaires au monde, Salah Gosh aurait été reçu par la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) ainsi que par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), respectivement rattachées au ministère de la Défense et au ministère de l’Intérieur.
« En tant que chef du NISS, Salah Gosh a une responsabilité hiérarchique dans de nombreuses violations graves des droits de l’homme commises par son service, telles que les arrestations arbitraires et les tortures en détention de plusieurs voix dissidentes au régime. » souligne Clément Boursin, responsable Afrique chez ACAT France.
Salah Gosh est également soupçonné d’être l’un des organisateurs du génocide au Darfour pour avoir armé les milices Janjawids à la solde du régime et qui ont longtemps pratiqué la politique de la terre brûlée. Ce génocide aurait fait au moins 300.000 morts.
Enfin, Salah Gosh est un pourfendeur de la CPI. En février 2009 il avait promis de "couper la main à celui qui tentera de contribuer à la mise en œuvre de la décision de la CPI"(1) lorsque la Cour pénale internationale s’apprêtait à engager des poursuites contre plusieurs responsables pour génocide et crimes contre l’humanité.