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Ouzbékistan
Bonne nouvelle

Murod Jouraev libéré après 21 ans de prison

L’un des prisonniers de conscience les plus longuement emprisonnés au monde a enfin été libéré le 12 novembre 2015, après avoir purgé une peine injustifiée de 21 ans, annoncent neuf associations des droits de l’Homme, dont l'ACAT.
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Le 16 / 11 / 2015

L’un des prisonniers de conscience les plus longuement emprisonnés au monde a enfin été libéré le 12 novembre 2015, après avoir purgé une peine injustifiée de 21 ans, annoncent neuf associations des droits de l’Homme (ACAT-France, Human Rights Watch, Amnesty International, l’Association pour les droits de l’homme en Asie centrale, Freedom House, la FIDH, l’International Partnership for Human Rights, le Norwegian Helsinki Committee, et le Forum Ouzbek-Allemand pour les droits de l’homme). Murod Jouraev, un ancien parlementaire ouzbek âgé de 63 ans, a été jeté en prison le 18 septembre 1994. Sa première peine de neuf ans a été successivement rallongée de douze ans pour avoir enfreint les règles de la prison. Au cours de cette période, il a été torturé à plusieurs reprises et est tombé gravement malade.

Les associations soulignent que les autorités ouzbèkes doivent conduire une enquête minutieuse pour répondre aux allégations, crédibles, selon lesquelles Jouraev a été torturé en détention, selon lesquelles sa peine a été prolongée de façon arbitraire et un accès approprié aux soins lui a été refusé. Le gouvernement doit autoriser Murod Jouraev à reprendre son militantisme pacifique. Il doit également relâcher, immédiatement et sans conditions, les nombreux autres militants pacifiques et défenseurs des droits de l’Homme qui restent aujourd’hui en prison à la suite de procès politiques injustes.

Selon Steve Swedlow, chercheur sur l’Asie centrale à Human Rights Watch, « les 21 dernières années ont été un enfer que Murod Jouraev et sa famille n’aurait jamais dû vivre. Les autorités ouzbèkes doivent s’assurer qu’une enquête soit rapidement menée et que ceux qui sont accusés d’avoir torturé Murod Jouraev et arbitrairement prolongé sa peine de prison soient poursuivis en justice ».

M. Jouraev a un besoin urgent de soins médicaux. En 2011, l’ACAT-France avait rapporté qu’il avait été gravement torturé en prison, qu’il était devenu extrêmement maigre, et qu’il avait contracté la tuberculose. Sa femme, qui a pu le voir en octobre 2013, a indiqué qu’il avait perdu toutes ses dents, avait des difficultés à manger, souffrait de maux d’estomacs et de tête de façon constante. Malgré son état de santé et son mal de dos récurrent, les autorités pénitentiaires ont soumis M. Jouraev aux travaux forcés de façon quotidienne, l’obligeant à travailler dans une briqueterie.

En Octobre 2013, Le comité contre la torture des Nations Unies – un comité composé de dix experts indépendants qui surveille la bonne mise en œuvre de la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants par les États parties – a signalé que M. Jouraev et de nombreux autres défenseurs des droits de l’homme pacifiques étaient emprisonnés de façon arbitraire en représailles à leur travail et leurs critiques du gouvernement. Le comité s’inquiétait du fait que de nombreux militants injustement détenus avaient été l’objet de torture et d’autres formes de mauvais traitements.

Les associations ont appelé les partenaires internationaux de l’Ouzbékistan, y compris l’Union européenne et les États-Unis, à utiliser tous les moyens disponibles pour pousser Tachkent à cesser les violations des droits de l’Homme et à relâcher tous ceux dont l’emprisonnement est illégal et arbitraire selon les standards internationaux.

Les membres du Conseil des droits de l’Homme doivent faire état de leurs préoccupations en ce qui concerne les violations des droits de l’homme en Ouzbékistan et le refus continu du gouvernement d’autoriser les visites de 13 instances des Nations Unies, dont  le Rapporteur spécial contre la torture. Le conseil doit créer un poste spécialement dédié à l’Ouzbékistan pour garantir le suivi continu de la situation des droits de l’homme dans le pays.

« L’Ouzbékistan doit relâcher et réhabiliter  immédiatement et sans conditions tous ceux qui sont détenus pour avoir simplement exercé leur droit à la liberté d’expression de manière pacifique», a déclaré Jérémie BEJA, Responsable des programmes Asie- Asie centrale- Russie à l’ACAT-France.  

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