Libération provisoire d'un blogueur égyptien
Alaa Abdel Fattah, figure de la jeunesse révolutionnaire laîque égyptienne, avait été arrêté par les forces de police le 28 novembre 2013.
Ce jour-là, des agents ont fait irruption à son domicile à 22h. Quand Alaa Abd el-Fatah et son épouse, Manal Hassan, ont demandé à voir leur mandat, les policiers les ont battus. Ils ont embarqué le jeune homme et confisqué les ordinateurs.
Cette arrestation faisait suite à la publication d’un mandat d’arrestation à l’encontre d’Alaa Abd el-Fatah après sa participation à une manifestation devant le sénat deux jours plus tôt. Il lui est reproché d’avoir incité à manifester en violation d’une nouvelle loi, adoptée le 24 novembre 2013, qui fait obligation aux organisateurs de rassemblements de prévenir les autorités trois jours avant la tenue de leur rassemblement et qui réserve au ministère de l'intérieur le droit d'opposer son veto à tout rassemblement de plus de dix personnes.
L'ACAT est intervenue pour demander sa libération il y a plusieurs semaines.
24 autres militants des mouvements progressistes de la jeunesse avaient été arrêtés pour le même motif. 23 avaient déjà bénéficié d'une libération provisoire. Seuls Alaa Abdel Fattah et Ahmed Abderrahmane avaient été maintenu en détention. Ils ont finalement été libérés moyennant le versement d'une caution. Les 25 militants demeurent poursuivis pour manifestation illégale, violences, agression et attaques contre des biens publics, des charges pour lesquelles ils encourent jusqu’à cinq ans de prison.
Alaa Abd el-Fatah avait déjà été arrêté et détenu pendant 45 jours sous le régime de Moubarak, puis à nouveau en 2011, en raison de sa participation à une manifestation, le 9 octobre, qui avait été violemment réprimée par l’armée, causant la mort d’au moins 25 personnes.