Cameroun
Appel du mois

Je soutiens Awasum et les autres prisonniers politiques

Au cours du mois de décembre 2021, Awasum Mispa Fri, présidente des Femmes du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), et plus de 80 autres cadres et militants de ce parti, ont été condamnés à des peines allant de six mois à sept ans de prison ferme pour avoir manifesté pacifiquement.
AM 2022-05-Awasum Mispa-COVER
Le 26 / 04 / 2022

La présidente des Femmes du MRC, Awasum Mispa Fri, a été arrêtée à Yaoundé, le 21 novembre 2020, avec une vingtaine d’autres femmes. Elle avait mené une marche de protestation demandant la levée du siège autour du domicile de Maurice Kamto, président du MRC, assigné à résidence le 20 septembre 2020. Pour avoir usé de sa liberté d’expression et d’opinion de manière pacifique, Awasum Mispa Fri a été interpellée, détenue deux jours en garde à vue, puis placée en détention provisoire le 23 novembre 2020 par le juge d’instruction du Tribunal Militaire de Yaoundé pour « complicité de révolution et rébellion ».

Des marches pacifiques réprimées dans la violence

Deux mois auparavant, le 22 septembre 2020, environ 500 militants du MRC avaient été arrêtés avant, pendant et après la tenue de manifestations dans diverses villes. Ces marches pacifiques - interdites par les autorités pour « menaces de troubles à l’ordre public » - dénonçaient la manière dont les premières élections régionales devaient se tenir en décembre. Les forces de l’ordre avaient ce jour-là empêché les rassemblements par un usage excessif de la violence, avec des arrestations musclées.

Des condamnations iniques

Les mois suivants, la plupart des prisonniers ont été remis en liberté. Plusieurs détenus du MRC ont indiqué avoir fait l’objet de tortures et de mauvais traitements durant leur garde à vue. En septembre 2021, le collectif d’avocats défendant les 124 militants et cadres du MRC alors emprisonnés, ont indiqué se retirer des procédures judiciaires en cours face « à l’impossible accès à une justice équitable et l’absence d’indépendance des juges ».
Au cours du mois de décembre 2021, les tribunaux militaires de Yaoundé et Douala ont condamné plus de 80 cadres et militants du MRC à des peines allant de six mois à sept ans de prison ferme, pour « attroupement, insurrection » ou « rébellion » en vertu de la loi antiterroriste de 2014, loi liberticide. Ces prisonniers n’ont pas pu se défendre librement, ni être jugés équitablement. Parmi les personnes condamnées à sept ans de prison ferme : Olivier Bibou Nissack, porte-parole du président du MRC, Alain Fogué, premier vice-président du MRC, Pascal Zamboue, coordinateur du MRC et Mispa Awasum Fri, présidente de la ligue des femmes du MRC. Aucun des accusés, ni leurs avocats, n’était présent dans les tribunaux au moment des verdicts.

L’ACAT-France demande à ce que toutes ces personnes soient libérées sans condition.

Télécharger la lettre d'interpellation

Articles associés

Appel à mobilisation
Home-vignette-Visuels_AAM-Cameroun
Cameroun

Demandons la libération d’Yves Kibouy Bershu !

Le 18 / 09 / 2024
L’activiste camerounais Yves Kibouy Bershu, également connu sous les pseudonymes de Ramon Cotta et Steve Akam, aurait subi des tortures durant sa détention au secret au Cameroun. Les autorités camerounaises ont failli à leurs obligations de protection et doivent, conformément aux lois en vigueur, ouvrir une enquête afin que les responsables de tels actes, qui sont contraires au droit camerounais, soient traduits en justice.
Actualité
actu H34 1160 x 600
ArgentineBurundiBrésilChiliCamerounMexiqueParaguayRwandaTchadUruguay

Le crime des disparitions forcées

Le 26 / 08 / 2024
À l’occasion de la Journée internationale des victimes de disparitions forcées, le 30 août, l’ACAT-France revient sur ces crimes qui plongent les familles des disparus dans le désarroi et un impossible deuil. Découvrez le dossier de la revue Humains 34 consacré à ce sujet.
Appel à mobilisation
AAM_Awah_VIGNETTE
Cameroun

Thomas Awah Junior doit être libéré !

Le 15 / 05 / 2024
Le journaliste camerounais Thomas Awah Junior, arrêté en janvier 2017 croupit dans une cellule de la prison centrale de Kondengui, à Yaoundé. Condamné abusivement à onze ans de prison ferme par la justice militaire, sa privation de liberté est arbitraire selon le groupe de travail sur la détention arbitraire du Conseil des droits de l’Homme des Nations unies.