Ramy Kamel, détenu à l'isolement depuis 1 an doit être libéré !
Le 23 novembre 2020 marque le premier anniversaire de l'arrestation et de l'emprisonnement injustifiés de M. Kamel, qui a passé une année entière en isolement, une violation directe des lois égyptiennes. Cet anniversaire intervient juste après l'arrestation par les autorités de trois membres de l'Egyptian Initiative for Personal Rights (EIPR), une ONG égyptienne de premier plan dans le domaine des droits humains, un signal clair et inquiétant des autorités égyptiennes à la communauté internationale.
L'arrestation de Kamel fait partie d'une campagne plus large du gouvernement égyptien visant à restreindre la liberté de parole et d'expression et à réprimer et emprisonner ceux qui défendent les droits de l'homme et les minorités. Ramy Kamel est en effet un défenseur des droits des personnes issue de la minorité copte à travers un travaille de documentation et de d'alerte sur les discriminations et violations commises à l'emcontre des membres de la communauté copte. En avril 2019, soit 7 mois avant son arrestation, Ramy Kamel avait rédigé un rapport sur les discriminations subies par les coptes depuis l’arrivée du président Al-Sissi au pouvoir. A la fin du mois de novembre 2020, il devait également participer au Forum sur les questions relatives aux minorités organisé à Genève par les Nations Unies. Son arrestation intervient donc clairement en représailles de son activitsme en matière de défense des droits humains. Sans preuve crédible, M. Kamel a été accusé par le procureur général de la sûreté de l'État (SSSP), dès son arrestation, d'avoir rejoint et financé un groupe terroriste entre autres accusations. Depuis lors, il est placé en isolement, une punition flagrante qui pourrait constituer un acte de torture ou de mauvais traitement.
Les organisations de défense des droits humains ainsi que les rapporteurs spéciaux et groupes de travail qui composent les procédures spéciales du Conseil des droits de l'homme ont reconnu que l'arrestation de Kamel découle d'une volonté directe du gouvernement égyptien de le punir et le réduire au silence pour avoir documenté et rendu publiques les violations des droits de l'homme contre les chrétiens coptes, et qu'il doit être libéré immédiatement.
Le 23 août, la sœur de Kamel a pu lui rendre visite pendant 20 minutes, où elle a constaté que Kamel avait perdu environ un tiers de son poids. Il a pu lui communiquer qu'il est dans un très mauvais état de santé mentale, en raison de son isolement prolongé, et lui a fait savoir qu'il souffrait de crises d'asthme répétées et qu'il n'avait pas reçu de soins médicaux appropriés, malgré les risques sérieux dus à la propagation du Covid-19 dans les prisons égyptiennes.
Tout au long de son séjour en isolement d'une durée d'un an, les droits de Kamel ont été violés à de multiples reprises. Il aurait été torturé à plusieurs occasions par des agents de la sécurité nationale en novembre 2019 et, selon les experts de l'ONU, cette longue période d'isolement équivaut à de la torture et démontre la nature arbitraire de sa détention. Le droit à un procès équitable a été violé à plusieurs reprises (accès à son avocat et à la documentation refusé, plainte contre l'accusation non déposée, séance de procès sans sa présence et ses avocats...).
Après un an en de détention en isolement, l'ACAT-France et Coptic Solidarity demandent instamment au gouvernement égyptien de libérer immédiatement M. Ramy Kamel, de lever toutes les charges retenues contre lui dans le cadre de l'affaire n°. 1475 de 2019, et de mener des enquêtes efficaces sur les allégations de torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants à l'encontre de Kamel.
ACAT-France
Coptic Solidarity