Chine
Communiqué

Tiananmen: 29 ans après, encore sous contrôle

Le 4 juin 1989, des milliers de citoyens qui manifestaient de manière pacifique ont été massacrés sur la place Tiananmen. Aujourd’hui encore, le gouvernement chinois empêche les citoyens de commémorer l’évènement en usant de la censure et en procédant à des arrestations et assignations à résidence.
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[English version below]

Comme chaque année à l’approche du 4 juin, le ballet de la répression a repris. Arrestations, assignations à résidence, surveillance : tous les moyens sont bons pour empêcher les citoyens chinois de commémorer les évènements de Tiananmen et de pleurer les milliers de victimes, pour la plupart étudiantes. Près de 30 ans après le massacre, les autorités chinoises maintiennent une chape de plomb sur la répression opérée par l’armée.

Ce 29e anniversaire sera le premier depuis la mort en prison du prix Nobel de la paix Liu Xiaobo, figure illustre du mouvement en faveur de réformes démocratiques de Tiananmen. Son épouse, la poétesse Liu Xia, est maintenue prisonnière à son domicile depuis 2010. Aujourd’hui, des centaines d’activistes, de journalistes ou d’avocats sont toujours derrière les barreaux pour avoir voulu défendre les droits humains. Détenus au mépris du droit chinois et des normes internationales, dans des conditions indignes, ces citoyens avaient seulement osé rêver à une Chine plus juste.

« Il est urgent que la communauté internationale prenne ses responsabilités et réclame sans tergiverser le respect plein et entier des engagements de Pékin en matière de droits humains et de respect des libertés fondamentales » souligne Jade Dussart, responsable des programmes Asie à l’ACAT.

L’art pour résister : l’ACAT se mobilise le 04 juin 2018

Avec une chemise blanche, un pantalon noir et un sac en plastique dans chaque main, l’artiste Badiucao a investi les rues d'Adélaide en Australie le 4 juin 2016. Une action pacifique qui permettait à la fois de commémorer les massacres de Tiananmen, à l’image de Tankman, cet homme qui, le temps de quelques minutes, avait osé faire face aux chars du régime, mais aussi de sensibiliser le grand public à la répression toujours en cours.  Le 4 juin 2018, plusieurs militants de l'ACAT de la région Ile de France se réuniront au Trocadéro à 11h00, rejoignant ainsi les milliers de personnes qui feront de même partout dans le monde, en vue d’interpeller les autorités chinoises.

L’existence du massacre est toujours niée

Au printemps 1989, des millions de citoyens descendaient dans les rues de Pékin et dans l’ensemble de la Chine pour soutenir le mouvement lancé par des étudiants en faveur de réformes politiques et pour demander la fin de la corruption. Rassemblés sur la place Tiananmen à Pékin, ils réclamaient un dialogue avec le gouvernement. Le mouvement démocratique fut officiellement qualifié d’« émeute » par le gouvernement et réprimé dans le sang dans la nuit du 3 au 4 juin. Depuis 1989, les autorités n’ont jamais revu leur position officielle. L’existence du massacre est toujours niée.  


Contact Presse : mariam.chfiri@acatfrance.fr /01.40.40.40.24


Remembering Tiananmen, 29 years later

 

On 4 June 1989, thousands of citizens who were peacefully protesting for democracy were killed by the army on Tiananmen Square. As of today, the Chinese government still forbids its citizens to commemorate the event by resorting to heavy censorship, arbitrary detentions and house arrests.

Every year as June 4th gets closer, the crackdown intensifies. Chinese authorities use arbitrary arrests, surveillance and house arrest to prevent its citizens from commemorating the events in Tiananmen and its thousands of victims, mostly students. Almost 30 years after the massacre occurred Chinese authorities heavily control the narrative around the bloody military crackdown.

This 29th anniversary of Tiananmen will be the first since Nobel Peace Prize winner Liu Xiaobo died in prison in July 2017. He was a prominent figure of the peaceful pro-democracy movement of Tiananmen. His wife, poet Liu Xia, is kept a prisoner in her own home since 2010. Today, hundreds of activists, journalists and lawyers are still behind bars for defending human rights. Those citizens, who only dreamt of a fairer China, are being detained in horrid conditions in complete disregard of Chinese and international laws.

« It is now urgent for the international community to take action and use all possible forms of pressure to get the Chinese government to respect its international commitments regarding human rights » said Jade Dussart, the Asia desk manager at ACAT.

Art as a way to resist : ACAT is rallying on 4 June 2018

On 4 June 2016, Chinese artist Badiucao presented a performance art in the streets of Adelaide, Australia, dressed in a white shirt, black pants and carrying two bags to cosplay Tankman. This peaceful action was a way to commemorate Tiananmen massacre by celebrating the famous icon for civil disobedience and raise awareness about the ongoing crackdown on human rights in China. On 4 June 2018 at 11am, several ACAT activists will gather on Trocadero square in Paris to take part in the #Tankmen2018 global campaign.

No official acknowledgement of Tiananmen Square massacre

During the spring of 1989, millions of citizens took to the streets of Beijing and China to support a student-led movement calling for democratic reforms and the end of corruption. They gathered on Tiananmen Square to request a dialogue with the government. The peaceful movement was officially labelled a « riot » and suppressed on the night on 3-4 June.

Since 1989, Chinese authorities have never changed their official narrative and are still in denial of the massacre.

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