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Angola
Communiqué

L’ONU doit enquêter sur le massacre présumé de São Pedro Sumé

A la suite des allégations de massacre des membres de l’église évangélique « Luz do Mundo » à São Pedro Sumé mi-avril 2015, l’ACAT appelle les autorités angolaises et le Haut-Commissariat aux droits de l’homme de l’ONU à mettre rapidement en place une commission d’enquête comprenant des défenseurs des droits de l’homme angolais et des enquêteurs de l'ONU.
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A la suite des allégations de massacre des membres de l’église évangélique « Luz do Mundo » à São Pedro Sumé mi-avril 2015, l’ACAT appelle les autorités angolaises et le Haut-Commissariat aux droits de l’homme de l’ONU (HCDH) à mettre rapidement en place une commission d’enquête indépendante et impartiale comprenant des défenseurs des droits de l’homme angolais et des enquêteurs du HCDH.

Le 16 avril dernier, la police a mené une opération dans la localité de São Pedro Sumé, dans la province de Huambo, afin d’interpeller José Julino Kalupeteka, le chef de l’église évangélique « Luz do Mundo » (« Lumière du monde »), décrétée illégale car considérée comme sectaire. Que s’est-il passé réellement lors de cette opération ? Les informations divergent selon les sources. « Une chose est sûre, il y a eu mort d’hommes avant que José Julino Kalupeteka ne soit interpellé. Les forces de défense et de sécurité angolaises ont usé de la force létale dans leur opération tout en bloquant l’accès de la montagne de Sumé à des défenseurs des droits de l’homme angolais de Mãos Livres, venus enquêter sur ces événements, et des parlementaires du parti d’opposition UNITA » indique Clément Boursin, responsable Afrique à l’ACAT.

Un massacre caché ?

Selon la version officielle, il y aurait eu 22 morts, dont 9 policiers. Une vidéo tournée par un policier le 17 avril montre des corps de civils ainsi que des policiers lourdement armés dans ce qui ressemble à des abris de fortune abandonnés par leurs occupants [1]. Selon Clément Boursin : « Une telle vidéo laisse penser que la répression à l’encontre des membres de "Luz do Mundo" a particulièrement été violente et mortelle ». L’opposition et la société civile contestent ce bilan et dénoncent un massacre qui aurait fait des centaines de mort. L’UNITA parle de plus de 1 000 morts. Ils appellent à la création d’une enquête indépendante afin d’établir toute la vérité sur ces événements.

Le 12 mai, le porte-parole du Haut-commissariat aux droits de l’homme de l’ONU a exhorté le gouvernement angolais à conduire une enquête « sérieuse, indépendante et minutieuse » provoquant la colère et le démenti des autorités angolaises. Le gouvernement angolais indique qu’une enquête est actuellement menée par le bureau du procureur général de la République et demande au HCDH de fournir des preuves quant à sa déclaration ou de reconsidérer immédiatement sa position et formuler une demande officielle d’excuses [3]. « La réaction des autorités montre qu’il est vain d’espérer une enquête indépendante et impartiale de la seule justice angolaise, qui reste dans les faits peu indépendante du pouvoir exécutif » indique Clément Boursin.

Seule une commission d’enquête comprenant des défenseurs des droits de l’homme angolais et des enquêteurs du HCDH serait en mesure d’apporter des gages d’indépendance et d’impartialité dans ce qui est devenu une affaire d’Etat. L’Union européenne et ses Etats membres doivent appeler à une telle initiative.

Afin qu’une enquête indépendante et impartiale soit menée, l’ACAT appelle l’ensemble des partenaires et bailleurs de fonds de l’Angola, notamment l’Union européenne et ses Etats-membres, à avoir une ligne politique claire envers les autorités angolaises pour que ces dernières demandent au Haut-Commissariat aux droits de l’homme de venir l’appuyer dans l’enquête sur les événements survenus à São Pedro Sumé le 16 avril 2015 et les jours suivants.

Contact presse :

Pierre Motin, 01 40 40 40 24 / 06 12 12 63 94 pierre.motin@acatfrance.fr

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