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Argentine
Communiqué

La justice française se prononce pour l'extradition de Sandoval vers l'Argentine

L'ACAT et plusieurs ONG se félicitent de la décision de la justice française d'autoriser l'extradition de Mario Sandoval en Argentine, où il sera jugé pour torture.
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ACAT (Action des chrétiens pour l'abolition de la torture), FIDH (Fédération internationale des ligues des droits de l'Homme), France Amérique Latine, CAJ (Comité de accion juridicia), LADH (Liga Argentina por los derechos del hombre), CELS (Centro de estudios legales y sociales), Ligue des droits de l'Homme

Nos organisations se félicitent de la décision de la Chambre de l'instruction de Paris rendue aujourd'hui d’autoriser l’extradition de Mario Alfredo Sandoval vers l'Argentine, où il pourra être jugé pour crimes contre l’humanité́, privations de liberté́ et actes de torture ayant entraîné la mort.

« Cette décision judiciaire est une première victoire », déclarent les ONG. « Le gouvernement français doit maintenant signer le décret d'extradition le plus vite possible afin que la justice argentine puisse enfin le juger. »

La Chambre a retenu la demande argentine d’extradition pour  la disparition de Hernan Abriata, étudiant en architecture, enlevé le 30 octobre 1976 à son domicile devant sa famille et disparu à la ESMA.

« Cela fait 38 ans que la famille d'Hernan Abriata demande justice. Sa mère a maintenant 87 ans et, comme les proches des autres victimes, elle souhaiterait voir la justice rendue de son vivant » ont ajouté les ONG.

Cependant,  nous regrettons que le cas des nombreuses autres victimes disparues pour lesquelles  l'extradition était demandée n'ait pas été retenu par la Chambre de l’instruction, ainsi que celui des victimes survivantes, pour cause de prescription. La Chambre de l’instruction s’est conformée à une jurisprudence hélas constante, mais contestable du point de vue du droit international, qui refuse la qualification de crimes contre l'humanité autre que ceux commis pendant la seconde guerre mondial, avant l’entrée en vigueur du nouveau code pénal français, en 1994.

C’est la première fois qu’un présumé́ tortionnaire argentin, présent en France, fait l’objet d’une demande d’extradition. En raison de la gravité des accusations et de l’importance de la lutte contre l’impunité́ en matière de crimes contre l’humanité́, il était de la première importance que Mario Alfredo Sandoval puisse être jugé en Argentine. 

Les faits reprochés à Mario Alfredo Sandoval ont été commis au sein de l’École supérieure de mécanique de la marine (ESMA), centre de détention clandestin à Buenos Aires, dans lequel 5000 détenus disparus sont passés durant la dictature. L’enquête est menée par le Juge Sergio Torres, qui a émis un mandat d’arrêt international contre Sandoval le 15 mars 2012. 

Contacts presse : 

Mise à jour (11 juin 2014) : Mario Alfredo Sandoval s'est pourvu en cassation le 2 juin 2014.

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