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Angola
Communiqué

Condamnation de 17 jeunes opposants, l’UE doit demander leur libération

Les 17 jeunes opposants – dont le rappeur Luaty Beirao – poursuivis pour « rébellion et tentative de coup d’Etat contre le président José Eduardo dos Santos » ont été condamnés lundi 28 mars à des peines de 2 à 8 ans et demi de prison. L’ACAT appelle l’Union européenne, qui a signé un accord de partenariat avec l’Angola, à demander fermement leur libération.
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Les 17 jeunes opposants – dont le rappeur Luaty Beirao – poursuivis pour « rébellion et tentative de coup d’Etat contre le président José Eduardo dos Santos » ont été condamnés lundi 28 mars à des peines de 2 à 8 ans et demi de prison. L’ACAT appelle l’Union européenne, qui a  signé un accord de partenariat avec l’Angola, à demander fermement leur libération.

La plupart des 17 jeunes ont été arrêtés arbitrairement le 20 juin 2015 à Luanda alors qu’ils participaient, dans un domicile privé, à un atelier de réflexion sur les stratégies non-violentes à utiliser pour mener à bien une transition politique.

Domingo da Cruz, considéré comme le leader du groupe - car ayant traduit le livre de l’américain Gene Sharp « De la dictature à la démocratie » - a reçu la peine la plus lourde : 8 ans et 6 mois pour « tentative de coup d’Etat et association de malfaiteurs ». Luaty Beirao a quant à lui été condamné à 5 ans et demi de prison pour « rébellion contre le président la République, association de malfaiteurs et falsification de documents ».

« Il s’agit clairement d’une condamnation politique » a déclaré Clément Boursin, responsable Afrique à l’ACAT. « Ces jeunes ont simplement utilisé leurs droits d’expression et de réunion, qui sont reconnus par la constitution angolaise. »

Seuls 14 jeunes étaient présents au tribunal. Nuno Dala, en grève de la faim depuis le 10 mars pour réclamer que lui soient restituées ses affaires confisquées lors de son arrestation, était absent lors de l’énoncé du verdict. Très affaibli, il est hospitalisé. Deux autres jeunes qui ont voulu entrer au tribunal, avec des livres de droit, se sont vu refuser l’accès et ont été écroués avant même le verdict.

A l’issue de ce procès truffé de vices de procédures et qui a été interrompu à une douzaine de reprises, les 17 prévenus – qui ont toujours nié les charges qui pèsent sur eux – ont été transférés en prison. Les avocats de la défense ont annoncé leur volonté de faire appel.

L’Angola a reçu 250 millions d’euros de la part de l’Union européenne entre 2008 et 2013, notamment pour améliorer son système judiciaire, ce qui en fait son premier donateur. L’UE est le premier exportateur vers l’Angola et son troisième partenaire commercial. Dans une déclaration, l’UE a fait part de ses « réserves concernant la garantie d’une procédure régulière et du respect du principe de proportionnalité » [1].

Selon Clément Boursin, «  L’Union européenne est un partenaire privilégié de l’Angola, et à ce titre est la plus à même de faire pression sur les autorités angolaises. Il est urgent que l’UE demande fermement la libération des 17 jeunes opposants. »

Contact presse :

Pierre Motin, 01 40 40 40 24 / 06 12 12 63 94 pierre.motin@acatfrance.fr

Notes aux rédactions :