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Communiqué

« La peine de mort ne fait que donner l’illusion que les Etats agissent avec fermeté »

A l'occasion de la journée mondiale contre la peine de mort, l'ACAT exprime son inquiétude face au recours accru de certains pays à la peine de mort sous couvert de lutte contre le terrorisme.
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Lundi 10 octobre est la journée internationale contre la peine de mort. A l’occasion du 35e anniversaire de son abolition en France, l’ACAT rappelle que ce châtiment est maintenu dans 58 pays. L’organisation exprime son inquiétude particulière face au recours accru de certains pays à la peine de mort sous couvert de lutte anti-terroriste et aux discours qui – en France y compris parfois – le justifient. Elle rappelle que la peine de mort est un châtiment inhumain et inefficace, qui ne fait que donner l’illusion que les Etats agissent avec fermeté.

La peine de mort est dans tous les cas inutile, non dissuasive et atroce. Telle est la conviction de l’ACAT (Action des chrétiens pour l’abolition de la torture), qui s’inquiète notamment de voir dans le cadre de la lutte anti-terroriste certains pays autoriser et/ou appliquer la peine capitale. Pour Jean-Etienne de Linares, Délégué général de l’ACAT, ces faits sont non seulement  atroces, mais aberrants. «Dans certains pays, je pense au Pakistan, des moratoires sur la peine de mort ont été abolis. Peut-on imaginer  que  des gens prêts à mourir  en martyrs, des personnes qui vont jusqu’à se jeter sous les balles de policiers, puissent reculer face à la peine de mort ? Ca n’est pas sérieux ! Pourtant, de telles dispositions sont prises. Cette évolution est particulièrement inquiétante.»

Le Bangladesh ou encore le Nigéria ont ainsi adopté ces dernières années des lois qui étendent le champ d’application de la peine capitale à des infractions liées au terrorisme. Des condamnations à mort ont été prononcées dans de nombreux pays ; au Pakistan et au Tchad (qui a adopté une loi anti-terroriste en 2015), les exécutions au nom de la lutte contre le terrorisme ont repris. Dans de nombreux contextes, la peine capitale – mais aussi les exécutions sommaires et la torture – sont utilisés pour réprimer des mouvements contestataires d’opposition.

En France, il y a 35 ans que la peine de mort a été abolie, de haute lutte. L’ACAT  appelle à réaffirmer en France et dans le monde l’inhumanité de ce châtiment et œuvrer pour son abolition au niveau mondial. Elle rappelle notamment que la peine capitale :

  • relève de la vengeance, pas de la justice. La justice doit contribuer à protéger les citoyens –tous les citoyens – non les mettre à mort. 
  • mène à l’exécution d’innocents.
  • ne permet pas de lutter contre le terrorisme, contrairement à ce que certains pensent. La peine de mort sert à une seule chose : donner l’illusion aux citoyens que leur gouvernement agit avec fermeté.
  • est toujours inutile car non dissuasive. En France par exemple, on compte environ un millier de meurtres – tous mobiles confondus – par an : c’était le cas quand la peine de mort était en vigueur, comme c’est le cas aujourd’hui.
  • même légale, elle relève de l’horreur.

Contact presse : Pierre Motin, 01 40 40 40 24 / 06 12 12 63 94, pierre.motin@acatfrance.fr

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