Ouzbékistan
Bonne nouvelle

Une victime soutenue par l’ACAT fait condamner l’Ouzbékistan à l’ONU

La persévérance de Mutabar Tadjibaeva, défenseure des droits de l’homme ouzbèke qui lutte depuis plus de vingt ans en faveur des droits de l’homme en Ouzbékistan, a enfin payé !
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La persévérance de Mutabar Tadjibaeva, défenseure des droits de l’homme ouzbèke qui lutte depuis plus de vingt ans en faveur des droits de l’homme en Ouzbékistan, a enfin payé !


Mutabar Tadjibaeva avait saisi le Comité des droits de l’homme des Nations unies pour les actes de torture, mauvais traitements, viols et stérilisation forcée subis en détention en Ouzbékistan en 2005,  avec l’aide de REDRESS et la FIDH, des organisations partenaires de l’ACAT. Ce Comité vient de reconnaître les violations alléguées et demande officiellement à l’Ouzbékistan la mise en place d’une enquête impartiale à l’encontre des responsables, le versement d’une indemnisation et la garantie de mesures de non-répétition. « J’espère que cette décision va contribuer à lutter contre l’impunité en Ouzbékistan et qu’elle va mettre un terme à tous les abus commis à l’encontre des défenseurs des droits de l’homme par le régime répressif ouzbek » écrit-elle dans un communiqué. L’Ouzbékistan a six mois pour informer le Comité des droits de l’homme sur les mesures prises.
 
Arrêtée, menacée et victime de torture à plusieurs reprises, elle avait été condamnée en octobre 2005 à huit ans de prison au terme d’un procès inique. Elle venait de révéler l’ampleur des massacres d’Andijan, une répression sanglante des forces de sécurité qui ont tué des centaines de manifestants pacifiques. Elle est restée 970 jours en prison et a subi des tortures, dont elle garde aujourd’hui des séquelles. Fondatrice de l’association « Le Club des cœurs ardents » en 2000 dans le but de dénoncer les mauvais traitements et tortures pratiqués par les agents de l’État ouzbek à l’égard d’opposants au régime ou de minorité, Mutabar Tadjibaeva a dû s’exiler en France en 2009, d’où elle poursuit aujourd’hui son combat.

Durant sa détention, l’ACAT a lutté pour obtenir sa libération. Elle a continué à la soutenir lors de son exil en France et collabore aujourd'hui régulièrement avec elle pour agir en faveur des droits de l'homme en Ouzbékistan. La Fondation ACAT pour la dignité humaine lui a décerné en novembre 2014 le premier Prix Engel-du-Tertre.

Aujourd’hui, Mutabar Tadjibaeva « appelle à la création d’une commission d’enquête pour examiner les violations graves, le recours à la torture à l’encontre de prisonniers politiques » dans un communiqué. Elle appelle à la libération immédiate des prisonniers politiques et ajoute, modestement : « Je ne suis qu’une des nombreuses victimes de torture dans les prisons ouzbèkes ».

 

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