La libération de Nabeel Rajab est une première étape; d’autres mesures doivent suivre
Le roi de l’Etat de Bahreïn, Hamad Ben Issa Al-Khalifa, a rendu publique la décision de gracier Nabeel Rajab pour « des raisons de santé » le 13 juillet 2015.
Nabeel Rajab, militant des droits de l’Homme a été arrêté, emprisonné et libéré à plusieurs reprises au cours des dernières années. En 2014, il avait été libéré, après voir purgé une peine de deux ans de prisons pour avoir participé à des manifestations non autorisées.
Le 2 avril 2015, suite à une série de tweets et un article publié dans le Huffington Post en mars 2015, dans lequel il condamnait notamment l’usage de la torture par les forces de sécurité comme outil de répression, il avait été arrêté, poursuivi pour avoir diffusé de « fausses nouvelles portant atteinte à la sécurité publique ». En mai 2015, une cour d’appel avait confirmé une peine de prison de six mois prononcée quelques mois plus tôt pour diffamation et « atteinte aux institutions de l’Etat », suite à des plaintes déposées par les ministères de l’intérieur et de la défense.
S’il vient d’être libéré, Nabeel Rajab encourt encore une condamnation pour qui pourrait aller jusqu’à 15 ans de prisons pour « diffusion de fausses informations portant atteinte à la sécurité publique », « insultes à autorités publiques ».
Le Bahreïn continue de mener une politique de répression systématique des défenseurs des droits de l’Homme et les forces de sécurité recourent fréquemment à l’usage de la torture. Nombre d’autres défenseurs des droits de l’Homme et d’opposants politiques sont victimes de répression de la part des autorités, d’arrestations et de détentions arbitraires.
Le 9 juillet 2015, le Parlement européen a adopté une nouvelle résolution dans laquelle il demande l’abandon des poursuites et la libération immédiate de tous les défenseurs des droits de l’homme, dont Nabeel Rajab, ainsi que de toutes les autres personnes détenues en violation de la liberté d’expression, de réunion et d’association pacifique. Il fait aussi part de sa "profonde inquiétude" concernant l'usage abusif de la loi antiterroriste pour violer les droits de l’homme, et condamne l’utilisation de la torture par le gouvernement.