Chine
Appel du mois

Les Ouïghours, victimes de crimes contre l’humanité

Selon l’ONU, les Ouïghours sont victimes de violations massives de leurs droits fondamentaux, de crimes contre l’humanité. Toutefois, les autorités chinoises n’ont cessé de nier les répressions systémiques dont ils font l’objet.
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L’effacement institutionnalisé d’une identité…

M. X vit dans la région du Xinjiang, placée sous souveraineté chinoise. Il est ouïghour : il appartient à une minorité ethnique, turcophone, de religion musulmane sunnite. Une partie de sa famille s’est installée en Turquie, pour raisons  professionnelles. Fin 2016, il planifiait de les rejoindre. Toutefois, peu de temps avant son départ, il a compris qu’il était surveillé par les autorités chinoises. Il a prévenu ses proches que sa situation était « critique ». Depuis, ils sont sans nouvelles. Ils pensent qu’il a fait l’objet d’une disparition forcée et qu’il a été placé dans un « centre de formation professionnelle » du Xinjiang.
Ces « centres » sont en réalité des camps d’internement et d’endoctrinement visant à faire disparaître ce que le  gouvernement chinois considère comme des formes de contestation (islamisme, séparatisme) remettant en question sa souveraineté. M. X aurait aussi pu être une femme, un enfant ou une personne âgée : l’ONU estime qu’au moins un million de Ouïghours et d’autres minorités musulmanes y sont détenus au secret. La diffusion récente de certains documents confidentiels, puis le rapport du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme sur la région du Xinjiang publié le 31 août 2022 ont permis de révéler l’ampleur des répressions infligées aux Ouïghours et de confirmer que, dans ces camps, les autorités chinoises pratiquent la torture, les mauvais traitements et le travail forcé, en violation notamment
de la Convention contre la torture, que la Chine a ratifiée. Plusieurs ONG internationales et Etats ont qualifié cette politique répressive de « génocide ».

… Jusque dans le narratif des discours officiels

Non seulement il existe peu de données disponibles sur les répressions infligées aux Ouïghours, mais le gouvernement chinois les a toujours démenties. Si les enquêtes et rapports menés depuis quelques années par plusieurs organisations internationales, ainsi que la fuite de fichiers confidentiels, ont permis de contester ce discours de propagande, les autorités chinoises au sein du pays et à l’étranger continuent de véhiculer une image positive de la vie quotidienne pour toutes les ethnies dans le Xinjiang, particulièrement sur les réseaux sociaux et devant les institutions internationales.

L’ACAT-France se mobilise pour que cessent les crimes commis contre les Ouïghours, victimes de discriminations et répressions systémiques, simplement en raison de leur appartenance ethnique.

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