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Sahara occidental : Sultana Khaya, le visage des défenseures des droits humains

Le 16 septembre 2022, l’ACAT-France a eu le plaisir de recevoir Sultana Khaya, défenseure des droits humains et activiste pacifique sahraouie, lors de son passage à Paris. Après un an et demi de résidence surveillée, de harcèlements, d’agressions physiques et sexuelles, elle a enfin pu quitter son domicile de Boujdour le 1er juin 2022 pour se rendre en Espagne où elle a pu recevoir des soins.
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Le 16 septembre 2022, l’ACAT-France a accueilli dans les locaux de son secrétariat national à Paris, Sultana Khaya, défenseure des droits humains et activiste pacifique sahraouie, venue accompagnée de Claude Magin-Asfari[1]. Après un an et demi d’assignation à résidence durant laquelle elle a subi du  harcèlement, des agressions physiques et sexuelles, elle a pu quitter son domicile de Boujdour le 1er juin 2022, pour se rendre en Espagne et y être soignée. Depuis cette date, elle parcourt l’Europe afin de témoigner de son engagement et des violences qu’elle a subies au cours des mois passés.

Sultana a été reçue par une délégation de l’ACAT-France représentée par Bernadette Forhan et Brigitte Vilanova, respectivement vice-présidente catholique et vice-présidente orthodoxe. Le témoignage de Sultana sur son engagement et les attaques qu’elles a subies a été particulièrement fort et marquant. Pendant deux heures, Sultana a raconté en détail le calvaire qu’elle, sa sœur et sa mère ont subi pendant ces longs mois où elles ont été placées sous la contrainte et de façon tout à faire arbitraire, en résidence surveillée.

Elle a été victime de multiples violences : injections de substances inconnues visant à la droguer ou à lui inoculer des maladies, coups sur différentes parties du corps, harcèlements, violences sexuelles jusqu’au viol, et cela à plusieurs reprises. Sultana a eu l’immense courage de dénoncer publiquement les attaques dont elle a été victime. À travers Sultana, sa mère,  sa sœur Luara et les traitements inhumains, dégradants qu’elles ont subis, ce sont toutes les femmes engagées pour les droits des sahraouis que les autorités marocaines cherchent à humilier, à faire taire.

Lors de cette rencontre, l’ACAT-France a renouvelé son soutien à Sultana Khaya, aux fins qu’elle puisse mener librement son engagement pour la défense des droits humains au Sahara occidental. L’ONG chrétienne de défense des droits de l’Homme a également exprimé son indignation face aux multiples attaques et violations des droits fondamentaux dont ont été victimes Sultana, sa sœur Luara et sa mère, durant leur mise en résidence surveillée arbitraire. Ce fut également l’occasion de rappeler les actions menées par l’ACAT-France pour alerter la situation de prisonniers d’opinion, activistes, sahraouis mais pas seulement, par différents appels. Sultana et Luara ont d’ailleurs été au cœur de plusieurs appels à mobilisation : appel du mois largement diffusé auprès de milliers de militants,  la Nuit des Veilleurs le 26 juin 2022 organisée à l’occasion de la Journée internationale de soutien aux victimes de la torture. Plus de 560 personnes et 200 lettres ont ainsi témoigné de leur soutien ! Sultana s’est vu remettre cartes et lettres de soutien en mains propres, de nos deux vice-présidentes. Son expérience et son engagement ont également inspiré un article publié dans le numéro 25 de notre revue Humains sur l’utilisation des violences sexuelles comme armes de terreur envers les femmes défenseures sahraouies.

L’ACAT-France est engagée de longue date sur la défense des droits humains au Maroc et au Sahara occidental, en soutenant de nombreux défenseurs et prisonniers de conscience sahraouis et marocains, tels que Naama Asfari , Mohamed Lamine Haddi, Hassanna Abba et Maati Monjib.

À travers son travail de plaidoyer et ses actions de mobilisation, l’ACAT-France sensibilise le public et alerte les autorités politiques sur les détentions arbitraires, violences et toutes les formes de harcèlement que ces personnes subissent depuis des années dans le but de taire leur engagement pour les droits humains.

 

[1] Claude Mangin-Asfari est l’épouse du défenseur et militant sahraoui Naama Asfari, emprisonné au Maroc depuis 2010 et pour lequel l’ACAT-France s’est mobilisée et a notamment obtenu la condamnation du Maroc par le Comité des Nations unies contre la torture sur son cas.

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