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République Dém. du Congo
Actualité

RDC: des ONG appellent à suspendre la coopération avec les forces de sécurité

[INTERVIEW] Avec la répression des marches des laïcs chrétiens en RDC, les massacres du Kasaï ou dans l'Est, plusieurs ONG européennes se mobilisent et interpellent les pouvoirs publics, notamment français et européens, pour leur demander de suspendre leur coopération avec les forces de sécurité congolaises, responsables de ces exactions. En France, cela a fait l'objet d'une lettre ouverte au président Emmanuel Macron, diffusée le 24 février, la veille de la dernière marche. Qui forme, qui arme, qui soutient logistiquement les forces qui répriment des manifestants pacifiques ? Auprès de RFI, l'Acat dénonce une opacité absolue.
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→ Lire la lettre ouverte des ONG Acat, Secours catholique, association Survie, Observatoire des armements

Il est très difficile de savoir, de manière générale, les programmes de coopération de la France envers un certain nombre d'Etats, que ce soit de la coopération militaire ou policière. Sur le site de l'ambassade de France en RDC, les pages sont quasiment vides ou anciennes. On ne sait pas du tout quels sont les types de coopération qu'a la France avec la RDC. Manque de transparence. Au niveau parlementaire, les éléments ne donnent pas de précisions sur cette coopération. Mais on sait qu'en avril 2017, le ministre de la Défense congolais qui était à Paris a indiqué que la coopération militaire avec la France était très étroite. Donc on a des bribes d'informations, sans avoir la teneur sur la réelle coopération entre la France et la RDC. pour nous, il est important de ne pas être indirectement complice des exactions actuelles. L'image de la France est totalement dégradée en RDC auprès de la société civile et de la jeunesse. Il est important de rendre transparent tous les programmes de coopération de la France envers l'Afrique en général sur la coopération militaire et policière. Et sur la RDC, il faut suspendre immédiatement cette coopération, y compris des ventes d'armes s'il y en a.

Interview  de Clément Boursin, responsable des programmes Afrique à l’Acat-France à retrouver sur rfi.fr

 

Rossy Mukendi est mort de ses blessures, assure la police

La police congolaise dément avoir fait usage des balles réelles pour disperser les marches organisées par le Comité laïc de coordination dimanche 25 février. Elle affirme même que le jeune militant Rossy Mukendi, décédé à la Paroisse Saint Benoît de Lemba, à Kinshasa, est mort de suite des blessures causées par des balles en caoutchouc, contredisant ainsi la famille et les sources médicales.

La police nationale congolaise est formelle : Rossy Mukendi serait mort « plusieurs heures après avoir » reçu des balles en caoutchouc tirées à moins de vingt mètres de lui. L'auteur présumé de ces tirs aurait agi en état de légitime défense, selon la thèse de la police. « Les policiers, en agissant ainsi, voulaient défendre leur commandant d'unité en la personne du commissaire supérieur adjoint Lokéso Koso Karine, qui se trouvait devant une foule hostile qui les avait agressés avec le sous-commissaire qui s'en est sorti avec une blessure grave à la tête », développe le major Alphonse Landu Mavinga, commissaire supérieur adjoint et porte-parole de la police à Kinshasa.

Selon lui, la faute du policier est de n'avoir pas respecté la distance de plus vingt  mètres qui serait requis pour faire usage des tirs des balles en caoutchouc : « Le policier incriminé sera déférré à l'autorité compétente pour violation des consignes, c'est-à-dire pour avoir tiré des balles en caoutchouc à moins de vingt mètres sur M. Mukendy. »

Le major Alphonse Landu ajoute que Rossy Mukendi n'avait pas été directement visé et n'était pas connu de la police : « Je ne pense pas que Rossy avait des antécédents. Pourquoi aurait-il été visé ? Non, je ne pense pas [qu'il ait été visé, ndlr] » La famille de la victime s'est réunie. Un avocat a été désigné et une plainte va être déposée.