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Sri Lanka
Actualité

La mère d’un disparu détenue depuis 1 an

Une militante des droits de l'homme est détenue arbitrairement depuis un an pour avoir simplement recherché son fils disparu depuis 2009. L'ACAT intervient une nouvelle fois pour demander sa libération.
jeyakumari

Mise à jour: Jeyakumari Balendran a été remise en liberté sous caution en mars. En attendant la fin de l’enquête, elle n’est plus incarcérée. Sa liberté reste sous surveillance : son passeport a été confisqué et elle doit se présenter dans un commissariat deux fois par mois.

 

La détention de Jeyakumari Balendran vient d’être prolongée une fois de plus.

13 mars 2014 -13 mars 2015 : un an dans les geôles sri lankaises pour avoir simplement recherché des informations sur son fils disparu en 2009 à la fin du conflit.  Un triste anniversaire !

Avec sa fille, elles n’ont cessé de demander des comptes aux autorités. Fin 2013, lors d’une visite du premier ministre britannique, David Cameron, elles  se retrouvent en première ligne et lui parlent devant les caméras du monde entier. Une action qui n’a pas plu aux autorités. Trois mois plus tard, elle est arrêtée de manière violente devant les yeux de sa fille. Frappée en garde à vue, elle est ensuite transférée au centre de détention de Boosa, une prison notoirement connue pour son recours à la torture. En tant que femme tamoule et hindoue, elle appartient à une catégorie de détenus particulièrement vulnérable aux mauvais traitements.

Elle est maintenue en détention arbitraire depuis un an sans n’avoir jamais été inculpée. En vertu de la loi draconienne sur le terrorisme, elle peut rester privée de liberté de façon illimitée. Sa fille est placée, depuis un an, sous les services de protection de l'enfance. Mère et fille ont pu se voir pour la toute première fois fin février pendant 10 minutes. Au même moment, Jeyakumari était transférée à la prison pour femmes de Welikada à Colombo. Une avancée positive !

Le changement surprise de gouvernement en janvier 2015 a apporté un espoir inespéré aux citoyens sri lankais et aux défenseurs des droits de l’homme. Fin février, le premier ministre a annoncé travailler sur une liste de plusieurs centaines de prisonniers politiques tamouls à libérer. Il est plus qu’urgent de libérer Jeyakumari Balendran!

 

Contexte

L’aube d’un État de droit ?

A la surprise générale, le président sortant, Mahinda Rajapakse, a été battu lors de l’élection présidentielle qui s’est tenue en janvier dernier. Les premiers gestes du nouveau président Maithripala Sirisena donnent énormément d’espoir à la société civile.

Il a pris de nombreux engagements à réaliser dans les 100 premiers jours de son mandat, notamment en matière de droits de l’homme. Le bilan est loin d’être parfait au bout de 50 jours, mais le climat s’est déjà métamorphosé.

Même si des menaces et des attaques ont encore visé des défenseurs des droits de l’homme, des journalistes, des prêtres, le nombre aurait drastiquement chuté en comparaison à il y a encore quelques semaines. Les sites internet qui étaient bloqués sous l’ère Rajapkse sont désormais en libre accès. Des défenseurs, étiquetés auparavant comme des « traîtres à la patrie » sont désormais interviewés par les medias et invités à commenter l’actualité. Des gouverneurs civils ont été nommés et ont remplacé les militaires qui dirigeaient les provinces du nord et de l’est. Le gouvernement a annoncé la mise en place d’enquête concernant l’assassinat, la disparition ou l’agression de journalistes.

Des mauvais signes demeurent cependant

Le ministre de la Justice a menacé de mettre un terme au moratoire sur la peine de mort et d’exécuter les condamnés à mort. Au lieu de transférer les pouvoirs de maintien de l’ordre à la police, le nouveau président a signé un décret permettant à l’armée de continuer à exercer ces prérogatives. Des actes de torture et des morts suspectes en garde à vue ont été signalés au cours de ces 50 premiers jours. Au moins deux personnes seraient mortes aux mains de la police dans le sud et au centre du pays. La vigilance reste de mise.

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