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Vietnam
Actualité

Libérez les prisonniers d’opinion dont Dang Xuan Dieu, victime de torture

Dang Xuan Dieu, ingénieur et militant social a été condamné en janvier 2013 à 13 ans de détention pour «tentative de renversement du gouvernement». Le même jour, une dizaine d’autres militants étaient condamnés à des peines de prison allant de 2 ans et demi à 13 ans. Dang Xuan Dieu purge actuellement une des plus longues peines de prison au Vietnam pour des raisons politiques. Depuis, la répression à l’encontre des représentants d’organisations de la société civile n’a pas cessé.
Dang-Xuan-Dieu

En 2013, Dang Xuan Dieu a été condamné pour avoir mené des activités en faveur de l’éducation des enfants vivant dans la pauvreté, soutenu les victimes de typhons et les personnes souffrant de handicaps et avoir diffusé ses écrits soulignant la persécution religieuse conduite par les autorités vietnamiennes. Le groupe de travail des Nations Unies sur la détention arbitraire a considéré que la détention de Dang Xuan Dieu et des militants condamnés le même jour, était arbitraire (A/HRC/27/48).

Durant les premières années de sa détention, Dang Xuan Dieu a été victime de différentes formes de mauvais traitements et de tortures. Forcé de dormir et de manger près de ses excréments, il a aussi été privé d’accès à de l’eau potable, à des douches régulières et à une alimentation suffisante. Après l’intervention de certains représentants de la communauté internationale et notamment, les ONG dont l’Acat et certains diplomates, ses conditions de détention se sont améliorées et il a été transféré dans la prison de Xuan Loc. Néanmoins, il n’a encore reçu aucune réparation pour les mauvais traitements et tortures qu’il a subit.

Aujourd’hui, la répression n’a pas cessé. Ainsi, depuis le début de l’année 2016, Trần Minh Nhật, ancien prisonnier d’opinion qui avait lui aussi été condamné en 2013 mais libéré,  a été victime de plusieurs actes de harcèlement, d’intimidation à l’instar de nombre d’autres représentants d’organisations de la société civile y compris de défenseurs des droits de l’homme.

Contexte

Le Vietnam a ratifié la Convention contre la torture et autres peines ou traitements, cruels, inhumains ou dégradants le 5 février 2015. Néanmoins, les autorités vietnamiennes n’ont pas reconnu la compétence du Comité contre la torture et n’ont pas encore mis en place l’ensemble des mesures nécessaires à la réalisation concrète des dispositions de la Convention.

Quelques avancées en matière de droits de l’Homme qui demeurent largement insuffisantes

Au cours des dernières années, le Vietnam a entamé plusieurs réformes de la législation. Ainsi, il a procédé à une révision du code pénal, du code de procédure pénale et de la loi sur la garde à vue et la détention préventive. Néanmoins ces réformes n’ont pas permis d’aligner les dispositions législatives vietnamiennes sur les dispositions des conventions internationales ratifiées par le Vietnam. Si le nombre de crimes passibles de la peine de mort a diminué, la peine de mort demeure inscrite dans le Code pénal. Par ailleurs, en dépit de ces quelques réformes, les menaces, actes de harcèlement, arrestations et détentions arbitraires ainsi que  les mauvais traitements et tortures sont régulièrement dénoncés.

Une pression extérieure constante pour la libération des prisonniers d’opinion et le respect des droits de l’homme

Lors de son dialogue avec le Vietnam, en décembre 2015, l’Union Européenne a de nouveau demandé la libération de toutes les personnes détenues pour avoir exercé pacifiquement leur droit à la liberté d’expression. Elle a aussi demandé à pouvoir rendre davantage visite à ces personnes et à être autorisée à assister aux procès dans les cas préoccupants. Le 2 juin 2016, deux rapporteurs spéciaux ; le Rapporteur spécial sur la liberté de religion et de pensée ainsi que le Rapporteur spécial sur la torture ont appelé les autorités vietnamiennes à mettre fin aux persécutions et à la torture des leaders religieux et des défenseurs des droits de l’homme. Ils ont appelé le Vietnam à libérer immédiatement toutes les personnes détenues pour avoir défendu les droits de l’homme.

Dans les prochains mois, le Vietnam devra soumettre son rapport sur la mise en œuvre de la Convention Internationale contre la Torture ratifiée le 5 mars 2016. Cette opportunité devrait être saisie pour améliorer la situation des droits de l’homme dans le pays.

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