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Le Mexique échoue à endiguer la violence d’État

Champion de la ratification des conventions internationales et de l’adoption de lois progressistes, le Mexique échoue, faute de volonté politique réelle, à prévenir sur le terrain les brutalités militaires et policières et à les punir.
photo fiche Mexique

Il y a quelques mois, l’affaire des 43 étudiants disparus d’Ayotzinapa mettait en lumière de manière dramatique le problème des disparitions forcées au Mexique. Trois nouveaux documents viennent analyser la persistance de la violence d’État au Mexique :

  • la fiche d’analyse « Torture au Mexique » de l’ACAT ;
  • les observations finales du Comité des disparitions forcées aux Nations unies (février 2015) ;
  • les conclusions du rapporteur spécial à l’ONU sur la torture, présentées le 9 mars prochain au Conseil des droits de l’homme des Nations unies, suite à sa visite au  Mexique.

Ils soulignent le recours généralisé à la torture et même sa recrudescence. Champion du « nickel institutionnel » grâce à la ratification de presque toutes les conventions internationales et à l’adoption de lois plutôt progressistes, le Mexique échoue, faute de volonté politique réelle, à prévenir sur le terrain les brutalités militaires et policières et à les punir.

C’était une promesse du président : assurer la sécurité et le retour à la paix dans le strict respect  des droits de l’homme. Deux ans après l’élection d’Enrique Pena Nieto, le constat est sans appel : il n’y a pas de changement de politique réel au Mexique. Les violations massives des droits de l’homme se poursuivent. 30 000 militaires sont toujours déployés dans la rue, avec la même absence de contrôle des arrestations et de régulation de l’usage de la force au cours des manifestations, toujours aussi peu de poursuites pénales et de condamnations.

1 400 plaintes pour torture par an !

Entre 2006 et 2014, le nombre de plaintes enregistré par la CNDH a été en moyenne de 1 400 plaintes par an au niveau fédéral - un chiffre nettement en-deça de la réalité, beaucoup de victimes n’osant pas porter plainte. Toute personne arrêtée et détenue risque d’être soumise à des tortures ou mauvais traitements. Les personnes suspectées d’appartenir au crime organisé sont particulièrement exposées. Le plus souvent, ce sont des personnes aux faibles ressources économiques et socialement marginalisées ou discriminées (migrants, communautés indigènes, mineurs en difficulté). Elles constituent des coupables faciles à fabriquer dans un système où la communication sur le taux élevé de résolution des affaires prime sur la preuve scientifique des faits.

Les manifestants –ou même ceux qui les observent- , les journalistes et les défenseurs des droits de l’homme sont aussi particulièrement exposés, quand ils gênent les autorités ou les multinationales.

Une impunité généralisée

D’après le Conseil fédéral de la magistrature, seules quatre condamnations ont été prononcées entre 2005 et 2013. En 2013, l’État de Chihuahua n’avait procédé à aucune inculpation pour torture depuis 2000.

En cause : des juges qui n’ordonnent pas d’enquête en cas d’allégation de torture, des avocats commis d’office qui couvrent les atteintes aux droits de leurs clients, des médecins qui dissimulent les marques de torture a posteriori.

Les violations des droits se poursuivent sans mesures réelles pour sanctionner et réformer en profondeur les comportements répréhensibles des forces de sécurité et des opérateurs de justice en cause.

Pour en savoir plus sur le phénomène tortionnaire au Mexique 

Descargar informe ACAT 2015 sobre tortura en México

  • Torture