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Laila Leili, militante sahraouie, victime de mauvais traitements à l’aéroport de Casablanca

Leila Leili, membre de l’Association Sahraouie des Victimes des Violations Graves des Droits de l’Homme (ASVDH), est arrivée vers 17h50 le mardi 18 août à l’aéroport de Casablanca. Elle faisait partie d’une délégation sahraouie qui revenait des camps de réfugiés sahraouis à Tindouf, en Algérie. Lorsque les membres de la délégation sont arrivés au poste de contrôle de la police, ils ont été soumis à une fouille.
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Leila Leili, membre de l’Association sahraouie des victimes des violations graves des droits de l’homme (ASVDH), est arrivée vers 17h50 le mardi 18 août à l’aéroport de Casablanca. Elle faisait partie d’une délégation sahraouie qui revenait des camps de réfugiés sahraouis à Tindouf, en Algérie. Lorsque les membres de la  délégation sont arrivés au poste de contrôle de la police, ils ont été soumis à une fouille.  

Est alors arrivé le tour de Laila Leili. Les policières lui ont ordonné d’enlever son pantalon et son slip. Elle a refusé en répondant qu’elle n’avait pas besoin d’être déshabillée complètement pour être fouillée. Les policières l’ont alors tirée de force vers une infirmerie en la giflant et l’insultant de « sale traître ». Elles l’ont tiré par les cheveux et l’ont fait entrer dans une petite pièce avec un lit. Les deux policières l’ont obligé à s’allonger par terre de force, sous les gifles et les coups de poing sur le dos. L’une des policières a posé ses pieds sur les mains de Laila et l’autre a posé son pied sur sa poitrine. Deux femmes de ménage, appelées par les policières, ont enlevé son pantalon et son slip. L’une d’elles a mis des gants et a introduit ses doigts dans le vagin de la militante sahraouie. Le même jour, Laila Leili s’est présentée au poste de police pour dénoncer ces mauvais traitements, mais s’est vu opposer un refus d’enregistrer sa plainte.

Le mercredi avant de reprendre le vol pour Laâyoune,  Laila Leili s’est de nouveau présentée au poste de police de l’aéroport pour tenter de déposer sa plainte. Les policiers de l’aéroport ont refusé de l’enregistrer, en lui disant qu’elle devrait se rendre  chez le Procureur du Roi à Laâyoune ou à Casablanca.

Le Sahara occidental fait l’objet d’un différend territorial entre le Maroc, qui a annexé le territoire en 1975 et y a proclamé sa souveraineté et le Front Polisario, qui appelle à la constitution d’un État indépendant sur ce territoire et a proclamé en 1976 la création de la République arabe sahraouie démocratique (RASD).

Un plan de résolution du conflit préparé par les Nations unies et accepté en 1988 par les autorités marocaines et par le Front Polisario a été approuvé en 1991 par le Conseil de Sécurité. Une Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO) a été déployée en septembre 1991 afin de surveiller le cessez-le-feu et d’organiser un référendum qui permettrait aux habitants du Sahara occidental, habilités à voter, de décider du futur statut du territoire. Néanmoins, cette mission ne dispose toujours pas d’un mandat en matière de suivi de la situation des droits de l’homme.

Les autorités marocaines se sont engagées à améliorer les conditions de vie des Sahraouis et à dialoguer avec le mouvement politique indépendantiste Front Polisario, mais en parallèle, les forces de l’ordre recourent systématiquement à la violence face aux manifestations dans la région. Les défenseurs des droits de l’homme et des droits des Sahraouis sont régulièrement arrêtés, harcelés, torturés. Certains ont été condamnés à de lourdes peines de prison.

Pour en savoir plus, notre fiche Maroc extraite du rapport "Un monde tortionnaire"

  • Torture