Je soutiens les exilés à la rue à Paris
Des opérations d’expulsion qui violent le droit d’asile
Ils sont Soudanais, Erythréens ou Afghans. A leur arrivée à Paris, des milliers d’exilés sont contraints de vivre à la rue, souvent pendant plusieurs semaines, en attendant de pouvoir enregistrer leur demande d’asile, puis d’avoir accès à une structure d’hébergement. Face à cette situation, la réponse de la Préfecture de police de Paris a été de multiplier les opérations policières, pour empêcher par tous les moyens la reformation de campements improvisés. Entre le 3 août et le 20 septembre, plus de 200 exilés ont ainsi reçu une obligation de quitter le territoire français (OQTF). Parmi eux, des dizaines ont été immédiatement placés en centre de rétention administrative (CRA). Pourtant, toutes ces personnes étaient soit en demande d’asile, soit en attente de pouvoir enregistrer leur demande de protection. Ces opérations d’expulsion et les conditions de vie indignes dans lesquelles sont maintenues ces personnes, constituent des violations manifestes du droit d’asile.
Un accès très difficile à la procédure d’asile et à l’hébergement
Le droit international, européen et français impose à l’Etat d’offrir un accueil, un hébergement et un accompagnement dignes aux demandeurs d’asile et réfugiés. Il interdit également leur renvoi vers un pays dans lequel leur vie est menacée. Pourtant, dans de nombreuses villes, les délais d’attente pour enregistrer une demande d’asile peuvent prendre plusieurs mois, faute de places suffisantes, et ce bien au-delà du délai légal de 3 à 10 jours. Durant ce temps, les exilés vivent dans la rue et sont exposés au risque permanent d’être expulsés. Seule la moitié des demandeurs d’asile enregistrés bénéficie ensuite d’un hébergement, souvent après des mois d’attente.
Un manque de volonté politique
Cette situation, qui n’est pas nouvelle, témoigne des défaillances profondes de la politique d’asile française depuis de nombreuses années. Les dispositifs de premier accueil étaient déjà notoirement saturés avant la réforme de 2015, qui a étendu leurs missions mais pas leurs moyens. Et si l’Etat a créé de nombreuses places d’hébergement en deux ans, plusieurs dizaines de milliers manquent encore… Cet effort doit se poursuivre, et des solutions durables doivent être mises en place pour que la France respecte ses obligations légales.