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Vietnam
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J’agis pour Nguyen Van Hoa

Le mois d’avril marque le cinquième anniversaire de la catastrophe environnementale de Formosa et c’est en prison que le défenseur des droits humains Nguyen Van Hoa soufflera ses 26 bougies. Son seul crime : avoir osé filmer des manifestations et apporter son soutien aux familles de victimes.
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Il y a cinq ans, le Vietnam était touché par la plus importante crise environnementale de son histoire. En avril 2016, la firme taïwanaise Formosa déverse des tonnes de déchets toxiques dans la mer. La catastrophe affecte quatre provinces et des centaines de milliers de personnes. Rapidement, des manifestations secouent les grandes villes du pays. Tandis que les médias d’État vietnamiens tentent de calmer la gronde à coups d’opérations de communication, les manifestants sont placés sous surveillance, frappés par la police, ou ramenés au poste pour y être torturés.

Nguyen Van Hoa, jeune journaliste citoyen de 21 ans, décide d’aller couvrir ces manifestations et d’apporter son soutien aux familles affectées. Sa province d’origine, Ha Tinh, est l’une des plus touchées par la catastrophe. En octobre 2016, Hoa publie sur les réseaux sociaux les images, filmées à l’aide de son drone, d’une manifestation pacifique à l’extérieur des locaux de l’entreprise Formosa. Sa vidéo devient virale. Ces images lui vaudront d’être arrêté le 11 janvier 2017 par la police de la province de Ha Tinh, qui l’accuse dans un premier temps de vol de moto et de trafic de drogue avant de l’inculper pour « propagande contre l’État ». Le 27 novembre 2017, lors d’un procès au secret et sans représentation légale, Nguyen Van Hoa est condamné à sept ans de prison, suivis de trois ans d’assignation à résidence.

Torturé pour briser sa détermination

Dès son arrestation, Nguyen Van Hoa subit tortures et mauvais traitements. D’abord pour le forcer à accuser d’autres défenseurs des droits humains, puis pour s’être rétracté à la barre en indiquant au juge que ses déclarations avaient été obtenues sous la torture, enfin en représailles pour avoir porté plainte pour les sévices déjà subis. En effet, à deux reprises, en septembre 2018 et février 2019, Nguyen Van Hoa tente de porter plainte pour torture en suivant la procédure légale prévue par la loi vietnamienne. Les autorités de supervision du centre de détention de Ha Tinh et de la prison d’An Diêm ont toujours ignoré ses demandes. Hoa fait par la suite l’objet de mesures disciplinaires pour « violation du règlement de la prison » et pour avoir « critiqué le Parti communiste » et est passé à tabac par des gardiens. Entre mai et septembre 2019, il est envoyé à l’isolement. Durant cette période, Hoa est sous surveillance vidéo permanente, privé de lumière naturelle et sujet aux menaces constantes des gardes.

A plusieurs reprises, Nguyen Van Hoa est forcé de recourir à des grèves de la faim pour faire valoir ses droits et faire cesser les mauvais traitements. En 2020, Hoa a été privé de ses droits de visite car il refusait de porter l’uniforme de la prison. A cause de la torture subie, des conditions de détention et des grèves de la faim successives entreprises, Hoa, qui fêtera ses 26 ans le 15 avril 2021, s’affaiblit. Il souffre notamment d’otites et éprouve des difficultés à avaler, à mâcher et à entendre. Depuis son arrestation, il n’a bénéficié  d’aucun suivi médical.

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