J’agis pour les enfants isolés étrangers
La suspicion au détriment de l’accueil
Ils sont quelques milliers, originaires du Mali, de Guinée, du Cameroun, d’Afghanistan, du Soudan ou encore de Syrie. Ils ont fui la guerre, les persécutions, la pauvreté ou encore les violences familiales dans l’espoir d’une vie meilleure. Ce sont des enfants, ils ont moins de dix-huit ans et ils sont sans famille. Aucun adulte ne s’occupe d’eux quand ils arrivent sur le territoire français. Tous n’ont pas vocation à demander l’asile. Toutefois, leur minorité les rend vulnérables et justifie qu'ils bénéficient d'un accompagnement adapté dès leur arrivée en France.
Alors que le système français apparaît comme l’un des plus protecteurs vis-à-vis des mineurs isolés étrangers, la réalité de sa mise en œuvre n’est pas satisfaisante. En effet, à la violence des épreuves que ces enfants ont subies pour arriver dans notre pays, s’ajoute la violence institutionnelle qui leur est opposée. La logique de suspicion des autorités prime sur leur accueil. Or, la protection de l’enfant ne devrait jamais être envisagée sous le prisme du contrôle des flux migratoires.
Une prise en charge largement insuffisante
Si la loi prévoit que ces jeunes doivent bénéficier d’une prise en charge dès leur arrivée en France, en réalité nombreux sont ceux qui sont contraints de vivre à la rue ou sans protection adaptée dans l’attente de l’évaluation de leur minorité. Pire encore, ceux confiés aux services de la protection de l’enfance vivent parfois dans des conditions inadmissibles.
Ce premier accueil, qui devrait avoir vocation à leur donner un répit et à les rassurer, ne fait que fragiliser encore davantage ces enfants. En effet, livrés à la rue, placés dans des hôtels à bas coût et insalubres, sans suivi éducatif adapté ou d'accès approprié aux soins, ils sont exposés à l'errance, la prostitution, l'exploitation, les addictions, etc. Ils devraient pourtant pouvoir bénéficier des droits garantis par la convention internationale relative aux droits de l’enfant qui s’impose à la France, indispensables pour leur permettre de se reconstruire et de s’intégrer.
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