J'agis pour Abdallahi et Moussa
Torture et impunité
Nous sommes le 30 juin 2016 : Abdallahi et Moussa, militants du mouvement pour l’Initiative de Résurgence du mouvement Abolitionniste rentrent chez eux et sont brusquement arrêtés par la police. Détenus au secret dans la 2e compagnie de police à Tevragh Zeina, un quartier de la capitale Nouakchott : ils sont attachés avec une longue chaîne partant des mains menottées dans le dos au niveau de leurs omoplates, parcourant la longueur du dos et arrivant au niveau des chevilles. À plusieurs reprises, durant leurs interrogatoires, des agents de police tirent brutalement les chaînes entrainant hurlements et évanouissements d’Abdallahi et Moussa. Les deux hommes sont également menacés de mort, privés de toilettes, de sommeil, de nourriture et tout traitement médical leur est refusé. Les policiers-bourreaux n’ont reculé devant rien pour déshumaniser ces deux hommes et leur extorquer leurs aveux sous la contrainte. Ces séances ont été menées de jour comme de nuit, pendant plusieurs heures d’affilée jusqu’à ce qu’ils signent.
Lorsqu’ils sont enfin déférés devant les tribunaux, les deux hommes portent de nombreux stigmates. Pourtant, lorsqu’ils accusent et reconnaissent formellement neuf de leurs agresseurs, les juges refusent d’ouvrir une enquête. Depuis, la justice reste inerte bafouant le droit mauritanien qui prévoit la condamnation des auteurs de torture…
L’ACAT, soutien de longue date
En Mauritanie, les pratiques tortionnaires sont endémiques et touchent particulièrement les détenus de droit commun et les personnes arrêtées pour des raisons politiques et de lutte contre le terrorisme. Obtenir des aveux sous la contrainte est une pratique généralisée au sein de la police comme méthode d’enquête, particulièrement à l’encontre des personnes qui résistent à l’autorité. Depuis plusieurs années, l’ACAT soutient les victimes de tortures et de mauvais traitements dans ce pays, notamment les militants de l’Initiative pour la résurgence du mouvement abolitionniste (IRA) qui sont régulièrement la cible des violences des agents de l’État. En plus d’appeler à la condamnation des tortionnaires et à la fin de l’usage de la torture, l’ACAT a amorcé, en 2016, un projet de formation des défenseurs des droits de l’homme locaux sur la documentation de la torture et la rédaction de rapports afin d’appuyer la société civile et mettre devant leurs responsabilités les autorités mauritaniennes. Vous aussi et depuis chez vous, soutenez Abdallahi et Moussa dans leur quête de justice !
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