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Actualité

Évacuation de la place de la République : réaction de l’ACAT

Dans son rapport sur le maintien de l’ordre, l’ACAT questionnait cette volonté de l’ordre à tout prix qui semble s’imposer en France, au mépris des violences, des blessures graves et des restrictions au droit de manifester qu’elle engendre. L’évacuation des occupants de la place de la République menée lundi 23 novembre en est un rappel douloureux. Un ordre qui piétine les droits des personnes étrangères, qui bafoue les règles déontologiques de l’intervention des forces de l’ordre et qui menace le droit d’informer ne peut être la réponse d’un Etat démocratique.
Maintien ordre

L’ACAT prend note de l’annonce faite par le parquet de Paris de l’ouverture de deux enquêtes pour des faits commis par des agents des forces de l’ordre au cours de l’évacuation de la place de la République le 23 novembre. Toutefois, le procès éventuel  de quelques faits isolés ne peut être une réponse satisfaisante au regard de la gravité des faits qui se sont déroulés en plein Paris, sur une place symbole de la République.

Les procès individuels, essentiels, ne peuvent plus suffire au regard de la gravité et de la répétition de ces incidents. L’examen, par une autorité indépendante, d’autres éléments est impératif pour déterminer les responsabilités, prononcer d’éventuelles sanctions si des manquements sont constatés et éviter que tels faits puissent se reproduire sur notre territoire.

Des réponses sont nécessaires sur ces points, sans qu’ils soient exhaustifs :

Comment s’est décidée la mobilisation des différentes unités déployées sur la place, certaines spécialisées, d’autres non ? Que contenaient les  ordres donnés par la préfecture de police, évacuation, destruction de biens, refoulement au-delà du  Paris intra-muros ? De quelle façon ont-ils été relayés par le commandement déployé sur place ? Comment ce commandement a-t-il réagi devant les premiers débordements impliquant certains de leurs subordonnés, à qui et comment ont-ils rendu compte de ce qui se passait, quelles consignes ont alors été transmises par la préfecture pour y mettre fin ? Que contiennent les rapports d’intervention soumis par le commandement à sa hiérarchie à l’issue de ces actions ? Quelles mesures ont été envisagées par la hiérarchie, notamment en termes d’établissement des faits et de sanctions potentielles ?

Il est également essentiel que le public soit informé des résultats de ces enquêtes et des mesures qui seront prises. La transparence, réclamée par l’ACAT dans son rapport, est un impératif pour restaurer la confiance et garantir la cohésion de la société.  Il ne s’agit pas de jeter l’opprobre sur une profession mais de rappeler le devoir d’exemplarité, ainsi que de questionner la responsabilité hiérarchique et une certaine conception du maintien de l’ordre.

 

 

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