Déjà 10 mois de détention pour Fred et Yves !
Fred Bauma et Yves Makwambala, militants de la société civile, croupissent en prison depuis 10 mois maintenant, dans l’attente de leur procès. Ils sont poursuivis par la justice congolaise pour avoir « comploté contre la vie ou contre la personne du chef de l’État ». Une véritable mascarade judiciaire…
Fred et Yves ont été arrêtés lors d’un atelier organisé pour le lancement de « Filimbi », une plateforme qui vise à encourager les jeunes Congolais à accomplir pacifiquement et de manière responsable leurs devoirs civiques.
La « mission d'information » parlementaire, créée le 27 mars 2015, pour examiner la manière dont les services de sécurité ont géré le dossier « Filimbi », n'a trouvé aucune preuve démontrant que les membres de cette plateforme et les participants à l'atelier étaient impliqués dans l’exécution ou la préparation d'actes terroristes ou d'autres crimes violents. Par conséquent, Fred et Yves n’ont pas « comploté contre la vie ou contre la personne du chef de l’État ».
Après un débat à huis clos les 12 et 13 juin 2015, l’Assemblée nationale a recommandé une « solution politique » qui permettrait leur libération. Sept mois ont passé et la détention arbitraire de Fred et Yves se poursuit.
L’Assemblée nationale congolaise ne doit pas enterrer ce dossier sensible mais œuvrer de manière plus déterminée en faveur de leur libération. Mobilisons-nous auprès de cette dernière pour qu’elle agisse !
Retour sur l’arrestation des deux militants Fred et Yves
Le 15 mars 2015, l'Agence nationale de renseignement (ANR) a arrêté une trentaine d'activistes pro-démocratie lors d'un atelier de « Filimbi » à Kinshasa. Dans les jours qui ont suivi, les autorités ont remis en liberté la plupart de ces personnes, sauf Fred Bauma, membre de La Lutte pour le Changement (LUCHA), mouvement basé à Goma dans l'Est du pays, et Yves Makwambala, webmaster et artiste graphiste. Après avoir été détenus pendant plus de 40 jours par l’ANR sans aucune charge, sans accès à l’assistance juridique et sans avoir été présentés devant une autorité judiciaire compétente, Fred et Yves ont été transférés au Parquet (respectivement le 24 avril et le 4 mai), puis incarcérés à la prison centrale de Kinshasa. Fred et Yves sont inculpés d' « appartenance à une association formée dans le but d’attenter aux personnes et aux biens » ; d’avoir « comploté contre la vie ou contre la personne du Chef de l’État » ; et d’avoir « tenté de détruire ou de changer le régime constitutionnel, ou d'avoir incité des personnes à s’armer contre l’autorité de l’État ». Or, il n’existe à ce jour aucun élément de preuve pour étayer ces chefs d'accusation, d’où l’absence de procès à leur encontre dix mois après leur arrestation.
Fred et Yves, un symbole de la résistance de la jeunesse
Fred et Yves sont aujourd’hui délibérément maintenus en détention et poursuivis par la justice pour servir d’exemple, pour réduire au silence toute une génération de jeunes congolais qui ont eu l’audace et l’insolence de ne pas se taire, de s’intéresser au processus démocratique dans leur pays, de faire débattre les jeunes entre eux autour de questions essentielles relatives à leur avenir et de s’engager activement pour l’amélioration de la vie des Congolais.
Pour de plus amples informations sur la RDC: http://www.acatfrance.fr/actualites/?pays=COD
Vous pouvez agir en sa faveur en envoyant cette lettre.