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Crimes de guerre : un nouveau rapport de l’ONU accable la coalition engagée au Yémen

Toutes les parties prenantes au conflit au Yémen ont potentiellement commis des « crimes de guerre », selon des experts mandatés par l’ONU.
Visuel Campagne Yemen ACAT

Un groupe d’experts éminents sur le Yémen (GEE) a rendu public son nouveau rapport qui pointe du doigt la responsabilité des parties au conflit dans la commission très probable de crimes de guerre au Yémen depuis septembre 2014.

 « En s’appuyant sur l’examen des faits, le Groupe d’experts possède des motifs raisonnables portant à croire que des personnes au sein du gouvernement du Yémen et de la coalition auraient mené des attaques en violation des principes de distinctions, de proportionnalités et de précaution, qui pourraient constituer des crimes de guerre »

Le rapport souligne que les frappes de la coalition sous commandement saoudien qui intervient au Yémen depuis mars 2015 "ont causé le plus de victimes civiles directes", touchant des zones résidentielles, des marchés et des installations médicales. Les experts de l'ONU ont fait part de leur "vive préoccupation sur le procédé de ciblage de la coalition", pointant plusieurs cas où aucune cible militaire apparente ne se trouvait dans la zone des attaques.

L’Arabie saoudite,  deuxième client de la France

Alors que ce rapport vient une nouvelle fois souligner que des crimes de guerre sont vraisemblablement commis par la coalition menée par l’Arabie saoudite au Yémen, le gouvernement français, lui, a continué d’exporter de l’armement vers l’Arabie saoudite - son deuxième client dans ce domaine, ainsi que vers les Emirats arabes unis, les deux principaux acteurs de la coalition.

« Les attaques aériennes de la coalition dirigée par l’Arabie saoudite sont responsables de la plupart des victimes civiles »

L’ACAT soupçonne que ces ventes d’armes contreviennent au Traité sur le Commerce des Armes (TCA) et à la Position commune de l’Union européenne interdisant les transferts de matériels militaires s’il existe notamment un risque qu’ils soient utilisés pour commettre des crimes de guerre.

En effet, deux études récentes, dont celle mandatée par l'ACAT France et Amnesty, ont montré qu’il existe un risque juridiquement élevé que les ventes d’armes à l’Arabie saoudite et aux Emirats arabes unis soient illégales au regard du Traité sur les armes et de la position commune du Conseil de l’Union européenne 2008/944/CFSP, en raison d’un risque important qu’elles ne soient utilisées contre des populations civiles au Yémen.

L’ACAT France appelle le gouvernement français à suspendre ses livraisons d’armements à l’Arabie saoudite et aux Emirats arabes unis, et de mettre en œuvre les mesures nécessaires pour lever l’opacité qui entoure ces livraisons.