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Colombie
Actualité

Plus de 15 ans en quête de justice et sous la menace

Blanca Nubia Díaz continue d’être menacée en raison de son travail en faveur des droits de l’homme. L’accord de paix récemment conclu devra rapidement assurer de vraies garanties pour sa protection.
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Tout au long de 2016, Blanca Nubia Díaz a continué d’exercer son activité de défenseure sous la menace. Le 2 septembre notamment, alors qu’elle rentrait d’un événement à la mémoire des victimes de disparition forcée à Bogotá, elle a été abordée par un homme en costume. Il l’a menacée avec un grand couteau en céramique en coupant un bouton de sa veste et en lui disant : « Si tu continues à faire chier, on va te hacher, en petits morceaux. »

Blanca Nubia appartient à la communauté indigène wayuú de la région caribéenne La Guajira. Sa famille a été frappée de plein fouet par la violence des parties au conflit armé interne. Depuis 2005, Blanca Nubia milite pour les droits des femmes au sein du Mouvement national des victimes de crimes d’État (MOVICE).

En mai 2001, un an après l’assassinat de son mari, sa fille Irina del Carmen Villero Díaz a été torturée, violée et exécutée par des paramilitaires. En 2012, un de ses petits-fils a été menacé. En juin 2014, son autre fille a été victime de viol et plusieurs membres de sa famille ont reçu des appels menaçant l’un de ses fils. En janvier 2015, deux hommes étaient entrés de force dans la maison dont elle est propriétaire à La Guajira et ont menacé les occupants.

L’ACAT se mobilise régulièrement pour la défenseure et sa famille depuis 2011. Il est impératif que, dans le cadre du processus de paix, Blanca Nubia bénéficie de garanties concrètes pour sa sécurité -et celle de ses proches- et obtienne enfin justice.

Contexte

Accord de paix avec la guérilla des FARC

Le conflit armé interne, qui a duré plus de cinquante ans, a fait 267 000 morts, 46 000 disparus, 30 000 otages et des milliers de torturés et victimes de violences sexuelles.

Le 1er décembre 2016 l’accord de paix historique entre l’état et les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) a été ratifié. Cet accord prévoit notamment :

  • Le cessez-le-feu et le dépôt des armes par les guérilleros sous le contrôle de 500 observateurs de l’ONU ainsi que le démantèlement de toutes les organisations paramilitaires et criminelles ;
  • l’amnistie des infractions politiques mais des poursuites par un tribunal spécifique des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité ;
  • le développement de la participation citoyenne et politique, notamment par la protection des nouveaux partis et des mouvements sociaux ;
  • la restitution des territoires spoliés, une répartition plus équitable des terres et le développement de services publics dans les zones rurales ;
  • la lutte contre les réseaux de trafic de drogue et des mesures incitatives à des cultures alternatives à la coca.

Le 13 décembre, la Cour constitutionnelle a approuvé une procédure accélérée permettant au Parlement de légiférer rapidement sur la mise en application de l’accord de paix. Une première loi, sur l’amnistie, a été adoptée le 28 décembre.

L’ACAT est particulièrement vigilante, notamment dans le cas de Blanca Nubia, sur les mesures prévues pour protéger la participation citoyenne et démanteler l’ensemble des organisations criminelles. 81 attaques violentes, principalement paramilitaires, ont été recensées depuis le cessez-le-feu bilatéral prononcé le 26 août 2016. Le bureau du Haut-Commissariat de l’ONU pour les droits de l'homme en Colombie dénombrait 35 attentats et 52 homicides de défenseurs des droits de l’homme au 30 novembre 2016.

Mouvement national des victimes de crimes d’État (MOVICE)

Le MOVICE est une plateforme qui regroupe plus de 5 000 victimes de la violence d’État et 300 organisations de la société civile. Créé en 2005, le MOVICE milite pour la vérité, la justice et la réparation dans les affaires d’atteintes aux droits de l’homme commises dans le cadre du conflit armé.

 

Vous voulez agir en faveur de Blanca Nubia Díaz, envoyez cette lettre aux autorités colombiennes.

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