Torturé au nom de la lutte antiterroriste
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Arrêté par une brigade antiterroriste le 20 août 2014, Sami Essid a été torturé pendant trois jours, jusqu’à ce qu’il signe des aveux sous la contrainte. Il vient gonfler les rangs toujours plus nombreux des jeunes salafistes présumés, torturés au nom de la lutte antiterroriste. Une dangereuse recrudescence de pratiques généralisées sous le règne de Ben Ali et que les autorités tunisiennes, malgré leurs déclarations, n’ont toujours pas éradiquées.
Selon son avocate, Me Marwa Raddadi, lors de son arrestation, Sami Essid a été jeté au sol et violemment frappé sur la tête par des agents qui ont utilisé un objet métallique ressemblant à un poing américain. Puis il a été conduit dans les locaux de la brigade antiterroriste de Laaouina où il dit avoir été torturé pendant trois jours tandis qu’on l’interrogeait sur ses liens avec des terroristes présumés. Il aurait notamment été giflé à de très nombreuses reprises, privé de sommeil, d’eau et de nourriture, exposé au soleil pendant plusieurs heures et soumis au supplice de la falaqa. Il pense aussi avoir été drogué en raison des hallucinations qu’il a eues. Il a fini par signer des déclarations sous la contrainte.
Les tortures ont cessé les deux derniers jours de sa garde à vue pour laisser aux traces le temps de s’estomper. Au sixième jour, Sami Essid a été présenté successivement devant deux juges d’instruction enquêtant sur deux affaires différentes dans lesquelles il est mis en cause. L’un des juges a consigné les allégations de torture dans le procès verbal avant d’ordonner son placement en détention provisoire, sans requérir d’expertise médicale ni demander au procureur d’ouvrir une enquête pour torture.
A son arrivée en prison, Sami Essid a effectué la visite médicale d’entrée. Il souffrait encore de vives douleurs à la tête – surtout derrière l’oreille gauche, de problèmes respiratoires et de douleurs dans le ventre. Le médecin a prescrit des médicaments qu’il n’a jamais reçus.
Son état physique et psychologique est aujourd’hui très préoccupant et il risque aussi d’être condamné sur la base d’aveux forcés. Sa situation est emblématique des graves violations des droits de l’homme perpétrées par les forces de sécurité tunisiennes dans le cadre de la lutte anti-terroriste.
Le 14 janvier 2014, l’ACAT et TRIAL ont publié un rapport, Tunisie, un printemps inachevé : dix cas de torture passés au crible, qui dresse le bilan de la lutte contre l’impunité menée depuis la révolution.