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Ouzbékistan
Action

Une militante des droits de l’homme victime de violences sexuelles en garde à vue

Militante renommée des droits de l’homme, Elena Ourlaïeva a subi des atteintes sexuelles le 31 mai dernier car elle enquêtait sur le travail forcé dans les champs de coton en Ouzbékistan. Soutenons la.
elena Urlayeva

Cette pétition est désormais fermée. Elena Ourlaïeva a été libérée au mois de septembre dernier. Merci à tous les signataires de la pétition !

Militante renommée des droits de l’homme, Elena Ourlaïeva a subi des atteintes sexuelles car elle enquêtait sur le travail forcé dans les champs de coton en Ouzbékistan.

Le 31 mai dernier, elle a été arrêtée par des policiers et emmenée au poste de Chinaz (province de Tachkent, nord-est du pays). Son ordinateur portable et son appareil photo numérique lui ont été confisqués. Selon Elena Ourlaïeva, l’un des policiers l’a frappée à la tête en lui demandant où elle avait caché la carte mémoire de son appareil photo. Celle-ci contenait des preuves de violations des droits de l’homme qu’elle avait photographiées. Les autres policiers présents l’ont traité d’« agent des États-Unis » et de traîtresse en l’accusant d’avoir vendu des secrets du gouvernement ouzbek à des pays étrangers.

Elle a rapporté que des policiers ont fait venir des auxiliaires médicaux qui lui ont administré trois injections qui l’ont affaiblie. Elle a été déshabillée entièrement et soumise à deux examens vaginaux. Elle a d’abord été forcée à s’allonger sur un lit tandis qu’une femme médecin procédait à un examen interne de son vagin, soi-disant pour trouver la carte mémoire. Cette fouille n’étant pas concluante, des policiers l’ont placée de force sur une chaise. Ces derniers et un auxiliaire médical l’ont tenue par les bras et les jambes pendant que le médecin insérait un spéculum dans son vagin pour procéder à un second examen, qui l’a fait saigner. Elle a également subi un examen anal. Ensuite, des policiers l’ont emmenée à un hôpital local pour lui faire passer une radiographie du thorax et de l’abdomen. À l’issue de cet examen, elle a demandé à aller aux toilettes mais les policiers l’ont obligée à uriner sur l’herbe devant l’établissement. Ils l’ont filmée, photographiée et menacée de publier ces images sur Internet si elle se plaignait de son traitement.

Le 1er juin, Elena Ourlaïeva a manifesté devant le ministère de l’Intérieur, à Tachkent, en brandissant une pancarte sur laquelle elle demandait que les responsables soient traduits en justice. Des agents de sécurité sont alors sortis du bâtiment et l’ont conduite dans un bureau. Ils ne l’ont pas arrêté et accepté sa plainte.  Elle a également transmis sa plainte au bureau du procureur de Tashkent et au ministère de l’Intérieur. Sans résultat jusqu’ici.

Une défenseure des droits de l’homme courageuse et persévérante

Elena Ourlaïeva fait partie des rares défenseurs des droits de l’homme qui restent et travaillent en Ouzbékistan. Elle mène des investigations et écrit des articles pour la communauté internationale qui traitent de questions relatives aux droits de l’homme et elle travaille activement avec d’autres défenseurs en Ouzbékistan et à l'étranger.

Elle a régulièrement dénoncé le recours au travail forcé au moment de la récolte du coton et les conditions de vie inhumaines et dégradantes pour les personnes recrutées pour récolter le coton.

Elle a été arrêtée à plusieurs reprises dans le passé et placée en détention ou internée de force en hôpital psychiatrique.

Torture endémique

L’Ouzbékistan est l’un des États les plus autoritaires au monde. Ses autorités sont responsables de violations graves et systématiques des droits de l’homme, notamment un recours généralisé à la torture et aux mauvais traitements infligés aux détenus par les forces de sécurité.

Au cours des cinq dernières années, la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a eu à se prononcer dans une vingtaine d’affaires d’extradition vers l’Ouzbékistan et a considéré que la pratique tortionnaire y demeurait « systématique », « impunie » et « encouragée ». Pourtant, les représentants de l’État persistent à nier tout recours à ces pratiques.

Lire le rapport de l’ACAT, paru en mars 2015

Soutenons la !

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