Il faut libérer Taoufik Elaïba, victime de torture détenue depuis plus de cinq ans
Cette pétition est désormais fermée.
En juin 2013, l'ACAT et TRIAL ont saisi le Comité contre la torture des Nations Unies d'une communication individuelle pour le compte de Taoufik Elaiba demandant au Comité contre la Torture de reconnaitre qu'il avait été victime d ela torture et que la Tunisie avait violé des dispositions de la Conventions contre la Torture. La procédure est actuellement en cours.
Merci à tous les signataires de la pétition, nous vous informerons en cas de nouvelles évolutions.
Les Tunisiens viennent de fêter le 4e anniversaire de leur nouvelle démocratie. Taoufik Elaïba, en prison depuis plus de cinq ans, est parmi ceux, trop nombreux, qui n’ont pas goûté les fruits de la révolution.
Tuniso-Canadien, père de quatre enfants, Taoufik Elaïba a été arrêté le 1er septembre 2009 par la garde nationale de Laaouina (banlieue de Tunis). Il a été torturé dans ses locaux pendant les six premiers jours de sa garde à vue, jusqu’à ce qu’il signe des aveux.
Onze jours après son arrestation, Taoufik Elaiba a été présenté devant un juge d’instruction auprès duquel il a dénoncé les tortures subies. Ce dernier n’a pas pris acte de ses allégations. Le 31 octobre 2011, il a été condamné à 22 ans d’emprisonnement pour trafic de voitures sur la base d’aveux obtenus sous la torture, peine réduite à sept ans en appel.
Après plusieurs plaintes pour torture déposées par ses avocats, une enquête a finalement été ouverte plus de 32 mois après ces sévices. Le juge d’instruction a entendu la victime et quelques témoins de l’arrestation, sans ordonner d’expertise médicale ni entendre les témoins de la garde à vue et encore moins les agents suspectés de l’avoir torturé. L’enquête a de facto été abandonnée trois mois après avoir commencé.
Les autorités tunisiennes lui refusent la grâce et la libération conditionnelle, dans un acharnement incompréhensible.
La torture, un fléau persistant
Le cauchemar subi par Taoufik Elaïba est emblématique du phénomène tortionnaire tunisien qui perdure aujourd’hui encore. Des dizaines, voire des centaines de Tunisiens ont déjà été torturés dans le cadre de la lutte antiterroriste qui a repris début 2012. Des personnes sont aussi torturées lors de répression de manifestations, après avoir eu une altercation avec un policier ou encore en prison, après une dispute avec un gardien.
L’une des principales raisons de la survivance de la torture pendant la garde à vue réside dans le fait que le détenu est isolé, sans droit à l’assistance d’un avocat. Une autre raison est la persistance de l’impunité.
L’impunité, encore et toujours
La lenteur de la justice et le manque de diligence dont a fait preuve le juge ayant enquêté sur la torture subie par Taoufik Elaïba sont caractéristiques des nombreuses entraves à la lutte contre l’impunité. Les plaintes pour torture demeurent souvent sans suite. Si une enquête est finalement diligentée, elle l’est la plupart du temps tardivement, ce qui laisse aux traces de coups le temps de s’estomper. De plus, elle est généralement insuffisante et ne se matérialise qu’à travers deux ou trois actes d’enquête suivis d’un abandon de facto. Les victimes sont parfois harcelées par des policiers pour les forcer à retirer leur plainte et les agents mis en cause sont souvent protégés par leur hiérarchie.
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