Chine
Action

Le corps d’un évêque détenu au secret depuis 14 ans doit être rendu à sa famille.

Shi Enxiang avait 94 ans. Il aura passé plus de 54 ans de sa vie en détention. Camps de travaux forcés, prisons, lavages de cerveau à travers des « cours de rééducation patriotique », résidence surveillée, rien n’y a fait : il a souhaité rester fidèle à sa foi et au Vatican et n’a jamais voulu rejoindre l’Église dite « officielle », contrôlée par le pouvoir chinois.
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Shi Enxiang, un évêque soutenu par l’ACAT depuis de longues années, serait décédé en détention. Kidnappé à Pékin en 2001, il était détenu au secret depuis 14 ans. Au cours de toutes ces années, malgré de nombreuses démarches, sa famille n’a jamais obtenu aucune information sur son sort jusqu’à ce 30 janvier 2015, date à laquelle le maire de la ville de Baoding ‑ où Shi avait été ordonné clandestinement évêque ‑ l’aurait informée du décès de Shi Enxiang. Samedi 31 janvier, elle annonçait que la dépouille de l'évêque devait leur être restituée prochainement.

La nouvelle de sa mort s’est répandue dans toute la Chine et de très nombreux messages de commémoration ont fleuri sur Internet. La famille s’attendait à recevoir le corps ou les cendres pour organiser des funérailles ‑ en vain. Non seulement, elle n’a plus aucune nouvelle, mais les autorités nient désormais le décès de l’évêque et disent ne rien savoir à propos de cet homme.

Près d’un mois après l’annonce du décès, le mystère reste entier. Shi Enxiang est-il mort ou non ? Si oui, où et quand cela est-il arrivé ? Et quand ses restes seront-ils rendus à sa famille ?

Shi Enxiang avait 94 ans. Il aura passé plus de 54 ans de sa vie en détention. Camps de travaux forcés, prisons, lavages de cerveau à travers des « cours de rééducation patriotique », résidence surveillée, rien n’y a fait : il a souhaité rester fidèle à sa foi et au Vatican et n’a jamais voulu rejoindre l’Église dite « officielle », contrôlée par le pouvoir chinois.

Agissez pour que toute la lumière soit faite sur son décès !

Contexte

La persécution des chrétiens en Chine

La Constitution chinoise reconnaît officiellement le christianisme. La Chine compterait plus de 130 millions de chrétiens (officiels et clandestins).

Cependant, le gouvernement de Pékin a toujours cherché à contrôler les mouvements religieux et interdit les Églises non enregistrées auprès de l’État. Il existe ainsi deux communautés d’Église. L'une, « officielle », contrôlée par le pouvoir, est la seule reconnue et habilitée à nommer des évêques ou des pasteurs en Chine, et l’autre, « clandestine », refuse d’être dirigée par le régime chinois et mène des activités religieuses (célébrations, formations, rassemblements dans des lieux de culte) non déclarées, et donc illégales aux yeux du Parti. Certaines provinces de Chine sont particulièrement surveillées.

Depuis 2006, une centaine de groupes de militants de l’ACAT travaillent à la libération de responsables chrétiens qui sont réprimés en raison de leur foi. Harcèlement, enlèvement, arrestation, emprisonnement, condamnation arbitraire, camp de travail, torture, détention au secret et disparition forcée, les chrétiens de l’Église « clandestine » sont persécutés pour l’exercice pacifique de leur foi.

Torture et répression depuis l’arrivée du président Xi Jinping au pouvoir

La torture et les mauvais traitements à l’encontre de détenus en Chine sont endémiques. Le gouvernement a pris très peu de mesures pour combattre de façon efficace la torture. L’impunité des tortionnaires perdure largement. Depuis 2013, le président Xi Jinping promeut un agenda politique contre « les valeurs universelles » comme les droits de l’homme. Entre début 2013 et fin 2014, plus de  250 défenseurs des droits de l’homme dans toute la Chine ont été emprisonnés. Durant la même période, plus d’un millier d’autres ont été privés de liberté. Beaucoup d’entre eux allèguent avoir été torturés et traités de façon inhumaine et cruelle en garde à vue.

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  • Disparitions forcées
  • Torture