M. Valls, non à l'extradition de M. Abliazov vers la torture
A la tête de l’État depuis 25 ans, le président Kazakh devrait être réélu ce dimanche avec plus de 80% ou 90% des voix. Le « Père de la Nation » comme Nursultan Nazarbaïev aime se faire appeler, continue à supprimer dans son pays toute opposition politique et permet à ses forces de sécurité de recourir largement à la torture à l’encontre des dissidents ou des détenus de droit commun, comme l’ACAT l’a documenté à plusieurs reprises.
Un homme d’affaires kazakh devenu un des principaux opposants politiques, Moukhtar Abliazov, a fui son pays. Détenu depuis près de deux ans dans une prison française, il attend la décision de la France concernant son extradition demandée par la Russie et l'Ukraine, qui agissent en faux-nez intéressés du Kazakhstan. En cas de renvoi dans son pays, en Russie ou en Ukraine, il sera soumis à l’absence de procès équitable, à une détention dans des conditions incompatibles avec les droits de l’homme et à des risques de torture. Autant de motifs qui interdisent une extradition au regard du droit. Pourtant la justice française a refusé de les prendre en compte.
Dans une lettre ouverte à Manuel Valls publiée aujourd'hui, l'ACAT et Open Dialog (une Fondation de protection des droits de l'homme basée en Pologne) appellent le Premier Ministre à ne pas signer le décret d'extradition.
Nos organisations rappellent que huit pays européens, ainsi que les États-Unis, ont refusé les demandes d’extradition de la Russie, l’Ukraine ou du Kazakhstan, ou ont accordé l’asile politique ou des protections semblables aux anciens collaborateurs et aux membres de la famille de Monsieur Ablyazov.
Monsieur le Premier Ministre,
La sécurité et la vie de Monsieur Mukhtar Ablyazov dans les prochains mois dépendent de vous.
Monsieur Ablyazov, qui est sous la menace d’une extradition par la France vers la Russie ou l’Ukraine, est l’une des principales figures de l’opposition à Monsieur Noursoultan Nazarbaïev, Président du Kazakhstan depuis 26 ans et candidat à sa propre réélection le 26 avril prochain.
Nos organisations vous ont déjà alerté sur les risques qu’encourt Monsieur Ablyazov en cas de renvoi dans son pays ou en Russie ou en Ukraine : absence de procès équitable conforme aux normes internationales, détention dans des conditions incompatibles avec les droits de l’homme et torture.
En août 2013, les autorités françaises ont été saisies de demandes d’extradition émanant du Kazakhstan, de l’Ukraine et de la Russie....
Lire la suite