Un citoyen européen détenu injustement et torturé
En avril 2014, en déplacement à Bruxelles, le président Teodoro Obiang Nguema a indiqué qu’il gracierait Roberto Berardi pour raison « humanitaire ». Près d’un an après cet engagement présidentiel, Roberto Berardi, sa famille et ses soutiens attendent toujours cette grâce.
Roberto Berardi, homme d’affaires italien, est détenu à la prison de Bata depuis janvier 2013. Il a été jugé et condamné en août 2014 à deux ans et quatre mois de prison au cours d’un procès inique pour « vol de biens » et « fraude ».
Roberto Berardi est un témoin gênant dans une affaire de corruption qui touche le fils aîné du président de la République - Teodorín Nguema Obiang - avec qui il avait fondé la société Eloba Construccion SA en 2011. D’après l’avocat de M. Berardi, l’arrestation de son client avait pour but de l’empêcher de témoigner devant le ministère de la Justice des États-Unis et d’autres juridictions étrangères au sujet de la corruption présumée de Teodorín Nguema Obiang.
Depuis janvier 2013, la santé de M. Berardi s’est fortement dégradée du fait de ses conditions déplorables de détention et des violences dont il a été à plusieurs reprises la cible. Il a été frappé et torturé d’abord au commissariat de Bata, puis à la prison de Bata. En janvier 2014, il a été maintenu à terre par des gardiens et flagellé. Roberto Berardi est régulièrement enfermé à l’isolement pendant de longues périodes.
Jusqu’à ce jour, Roberto Berardi, bien que citoyen européen, ne fait l’objet d’aucun soutien public de l’Union européenne et de ses États membres.
Cela doit changer ! Mobilisons-nous auprès de l’Union européenne !
Contexte
La privation de liberté de Roberto Berardi, depuis janvier 2013, est liée à une affaire de corruption qui touche Teodorín Nguema Obiang, deuxième vice-président de la République de Guinée équatoriale, chargé de la défense et de la sécurité de l’État, vice-président du Partido Democrático de Guinea Ecuatorial (PDGE), le parti présidentiel, et fils aîné du président.
Dans cette affaire, Teodorín Nguema Obiang a, le 10 octobre 2014, conclu un accord avec le ministère de la Justice des États-Unis en vertu duquel il renonce à 30 millions de dollars d’avoirs aux États-Unis qu’il a acquis avec de l’argent issu de la corruption et du blanchiment d’argent, en violation des lois américaines et équato-guinéennes.
Monsieur Berardi aurait pu être un témoin gênant dans cette affaire s’il avait pu être entendu par la justice américaine. En effet, après avoir fondé la société Eloba Construccion SA avec Teodorín en 2011, M. Berardi s’est aperçu, en janvier 2013, d’anomalies comptables et de transferts bancaires suspects sur des comptes situés aux États-Unis et a alors demandé à son partenaire en affaires des explications sur ces faits. Dans la foulée, M. Berardi a été inculpé de « vol de biens de la compagnie Eloba » et de « fraude », puis incarcéré à la prison de Bata. Sept mois plus tard, il a été condamné à deux ans et quatre mois de prison, à la suite d’un procès inique.
Les fonds provenant de la société Eloba Construccion SA ont été mentionnés par la justice américaine comme éléments de preuve dans la plainte au civil accusant Teodorín Nguema Obiang de blanchiment de fonds publics.
Une fiche sur la torture en Guinée équatoriale a été rédigée dans Un Monde tortionnaire. Voir : http://www.acatfrance.fr/un-monde-tortionnaire/Guinee-equatoriale-rapport-2010
Vous pouvez agir en faveur de Roberto Berardi en envoyant cette lettre.