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Soutien au film "Qui a tué Ali Ziri ?"

Ali Ziri, un homme de 69 ans, décède le 11 juin 2009 après son interpellation par la police à la suite d’un contrôle routier. «Arrêt cardiaque d’un homme au cœur fragile», déclare le Procureur de Pontoise. Un collectif d’Argenteuillais demande une contre-expertise. Deux mois plus tard l’institut médico-légal révèle 27 hématomes sur le corps d’Ali Ziri.
ali ziri
Le 06 / 10 / 2015

Coup de projecteur sur l'utilisation illégitime de la violence par la police en France

La genèse du film

Pendant cinq années le cinéaste Luc Decaster a suivi les pas de ceux qui demandent «Justice et vérité » après cette mort, ignorée des médias. Il s’est attaché à représenter ce qu’une telle affaire suscite à l’intérieur d’une ville de banlieue ordinaire. Le cinéaste suit les échanges dans les rues de la ville, les entretiens avec les avocats, comme les réunions internes du collectif « Vérité et justice pour Ali Ziri ». Au fil de la dramaturgie du film, des retournements de situations, se révèlent des personnalités étonnantes d’ingéniosité. Par-delà les échanges, le film interroge la justice française et ses incohérences lorsque des policiers sont mis en cause.

Une œuvre au cœur du mandat de l’ACAT

Décès liés à des gestes d’immobilisation, à l’usage de « Taser », mutilations suite à un tir de « flash-ball », coups, insultes, harcèlement quotidien….En France, victimes de violences policières, familles et collectifs de soutien dénoncent, depuis bien des années, l’existence de pratiques policières relevant de traitements inhumains et dégradants. Plus inquiétant encore, ces pratiques sont largement utilisées à l’encontre de personnes souvent hautement discriminées au sein de la société française : jeunes des quartiers populaires, personnes étrangères ou considérées comme « délinquantes ».

Dans le cadre son mandat de lutte contre la torture et les mauvais traitements, l’ACAT a décidé de développer une vigilance particulière sur toute allégation de violences policières en France. En effet, un usage disproportionné de la force par la police ou la gendarmerie constitue un traitement cruel, inhumain et dégradant. De tels agissements sont contraires aux engagements internationaux pris la France, ils doivent être dûment sanctionnés et l’impunité dénoncée. Les forces de l’ordre françaises ne sont pas exemptes de telles obligations.

Le film Qui a tué Ali Ziri  retrace la quête menée par un collectif d’habitants d’Argenteuil pour obtenir la vérité et la justice sur le décès de Monsieur Ziri, habitant du quartier, et mort le 11 juin 2009 des suites d’une interpellation policière. Il montre la force et la persévérance de cette lutte quotidienne à travers les expériences, les sentiments et les réflexions du collectif Justice et Vérité pour Ali Ziri.

Pour l’ACAT, ce combat mené depuis six ans par l’entourage de Monsieur Ali Ziri est symptomatique de l’existence d’une culture de l’impunité en France. À toutes les étapes du processus judiciaire, de nombreux obstacles ont été constatés et empêchent d’obtenir la vérité sur les circonstances de sa mort. Or l’accès à la justice et la participation des victimes au processus judiciaire constituent une exigence primordiale dans le cadre de la lutte contre l’impunité. Face à ces entraves, la mobilisation citoyenne et la solidarité envers les victimes et leurs familles demeurent, plus que jamais, un impératif. Elles permettent d’empêcher qu’une affaire de violation des droits de l’homme ne soit passée sous silence et reste impunie. C’est ce que nous apprennent aussi la lutte et l’engagement du collectif Justice et Vérité pour Ali Ziri.

 

Retrouvez le kit de sensibilisation du film !

* le livret d'accompagnement du film

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