Le calvaire est loin d’être terminé pour Asia Bibi
Depuis l’annonce du verdict de la Cour suprême le 31 octobre, Asia Bibi reste incarcérée à la prison de Multan, dans la province du Pendjab, et ne pourra quitter le pays avant l’examen de la requête en révision du jugement initiée par un religieux du nom de Qari Salam.
Le verdict ayant ravivé les passions de la frange conservatrice de la société pakistanaise, pour laquelle le sujet du blasphème est explosif, la sécurité d’Asia Bibi et de ses proches est plus que jamais mise à mal. Son avocat Saif-ul-Mulook, qui n’a bénéficié d’aucune mesure de protection rapprochée suite au verdict, a dû quitter le pays face aux menaces de mort. Il compte poursuivre la bataille judiciaire en faveur d’Asia Bibi depuis les Pays-Bas.
En 2011, deux politiciens, le gouverneur du Pendjab Salman Taseer et le ministre des Minorités Shahbaz Bhatti, seul ministre chrétien du gouvernement, avaient été assassinés pour avoir soutenu publiquement Asia Bibi et s’être prononcés en faveur d’une révision de la loi sur le blasphème.
L’ACAT regrette amèrement le compromis concédé par le gouvernement aux radicaux et considère qu’il s’agit d’un recul dommageable sur l’application de la justice au Pakistan. Malgré l’espoir suscité par la décision de la Cour suprême, Asia Bibi continue de subir les conséquences de la frilosité des autorités pakistanaises face aux conservateurs sur la question du blasphème, qui cible majoritairement les minorités religieuses.
Nos demandes
Aujourd’hui, exhortons les autorités françaises à intervenir auprès de leurs homologues pakistanais en faveur d’Asia Bibi et lui permettent de quitter le pays en toute sécurité, accompagnée de sa famille !
En 2014, la mairie de Paris avait attribué à Asia Bibi la citoyenneté d’honneur. En 2017, elle faisait par ailleurs partie des nominés pour le Prix Sakharov pour la liberté de pensée de l’Union européenne.
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