La peine de mort donne l’illusion que les Etats agissent avec fermeté !
Pour Jean-Etienne de Linares, Délégué général de l’ACAT, ces faits sont non seulement atroces, mais aberrants. «Peut-on imaginer que des gens prêts à mourir en martyrs, des personnes qui vont jusqu’à se jeter sous les balles de policiers, puissent reculer face à la peine de mort ? C’est une vaste plaisanterie !»
Le Bangladesh ou encore le Nigéria ont ainsi adopté ces dernières années des lois qui étendent le champ d’application de la peine capitale à des infractions liées au terrorisme. Des condamnations à mort ont été prononcées dans de nombreux pays ; au Pakistan et au Tchad (qui a adopté une loi anti-terroriste en 2015), les exécutions au nom de la lutte contre le terrorisme ont repris. Dans de nombreux contextes, la peine capitale – mais aussi les exécutions sommaires et la torture – sont utilisés pour réprimer des mouvements contestataires d’opposition.
L’ACAT rappelle notamment que la peine capitale :
- relève de la vengeance, pas de la justice. La justice doit contribuer à protéger les citoyens –tous les citoyens – non les mettre à mort.
- mène à l’exécution d’innocents.
- ne permet pas de lutter contre le terrorisme, contrairement à ce que certains pensent. La peine de mort sert à une seule chose : donner l’illusion aux citoyens que leur gouvernement agit avec fermeté.
- est toujours inutile car non dissuasive. En France par exemple, on compte environ un millier de meurtres – tous mobiles confondus – par an : c’était le cas quand la peine de mort était en vigueur, comme c’est le cas aujourd’hui.
- même légale, elle relève de l’horreur.