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La famille Siyam

« Nous avons l’air vivants mais c’est juste une apparence » commente Nabil Siyam devant la photo de ses quatre enfants et de sa femme, tués par une bombe israélienne devant chez eux, le 21 juillet 2014.
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Shirin, Mustafa, Abdel Rahma, Ghaidaa et Dala Siyam © Anne Paq / Activestills.org
Le 15 / 11 / 2016

« Nous avons l’air vivants mais c’est juste une apparence » commente Nabil Siyam devant la photo de ses quatre enfants tués par une bombe israélienne devant chez eux, le 21 juillet 2014. Mustafa (9 ans), Ghaidaa (7) Abdel Rahman (6) et leur petite soeur Dalal (9 mois) sont parmi les 13 membres de la famille Siyam exécutés ce jour-là. Nabil a aussi perdu sa femme, Shirin, deux de ses frères, Kamal et Mohamed, deux belles-sœurs, Sumud et Saida et quatre neveux, Moin, Amin, Ahmed et Mohamed.

Alors que la Bande de Gaza est en proie à des bombardements massifs par l’armée israélienne depuis plus de deux semaines, une trentaine de membres de la famille Siyam sont rassemblés dans la maison familiale à l’occasion du Ramadan. Vers 6h, le matin du 21 juillet 2014, ils sont réveillés par une déflagration juste à côté de la maison. La famille décide de fuir immédiatement. A peine passent-ils la porte qu’un missile s’abat sur eux. Neuf personnes meurent sur le coup. Deux autres décèderont plus tard de leurs blessures. Nabil a son bras arraché par l’explosion. Son fils Bader, 7 ans, seul survivant de ses cinq enfants, est amputé d’un rein.

Plus de deux ans après l’attaque, les rescapés survivent dans la maison familiale transformée en mausolée. Comme les autres milliers de Gazaouis victimes des crimes de guerre commis par l’armée israélienne cet été là, ils n’ont pas obtenu justice. Les autorités israéliennes arguent que deux membres de la famille étaient militants l’un pour le FPLF, l’autre pour les brigades al-Qassam, justifiant ainsi le meurtre de civils, en majorité des femmes et des enfants.

La Commission d’enquête des Nations unies créée pour enquêter sur les violations du droit international humanitaire commises pendant l’Opération bordure protectrice a documenté le cas de la famille Siyam. Dans son rapport, elle conclut que même s’il était établi que deux membres de la famille étaient des combattants, ce qui n’a pas été prouvé, l’attaque serait tout de même constitutive d’un crime de guerre, car menée en violation des principes fondamentaux de proportionnalité et de précaution régissant la conduite de la guerre.

Depuis 16 janvier 2015, la Procureur de la Cour pénale internationale mène un examen préliminaire sur le conflit de Gaza de 2014. L’objectif en est de déterminer s'il existe une base raisonnable pour initier une enquête. Rien n’est donc encore acquis et nous devons n’avoir de cesse d’encourager la Cour à se saisir de la situation pour que justice soit rendue à la famille Siyam et aux milliers d’autres victimes du conflit, palestiniennes et israéliennes.

Retrouvez l’histoire de la famille Siyam dans le Webdocumentaire Obliterated Families

Contexte

L’attaque contre la famille Siyam a eu lieu au cours de l’opération Bordure protectrice menée par l’armée israélienne contre la bande de Gaza entre le 7 juillet et le 26 août 2014.

Le bilan humain et matériel est très lourd. Selon la commission d’enquête des Nations unies, 2251 Palestiniens ont été tués parmi lesquels 1462 civils dont 551 enfants et 299 femmes. Les attaques ont aussi blessé 11 231 Palestiniens dont 3540 femmes et 3436 enfants. Quelque 18 000 logements ont été détruits ou rendus inhabitables dans la bande de Gaza, laissant environ 108 000 personnes sans abri.

Les tirs des combattants palestiniens ont causé la mort de six civils et 67 soldats israéliens et ont fait 1600 blessés.

L’armée israélienne a créé un organe d’établissement des faits (the Fact-Finding Assessment Mechanism - FFAM) chargé de collecter des informations sur des « incidents exceptionnels » survenus pendant l’offensive de 2014 et de les transmettre au procureur militaire (Military Advocate General - MAG)pour que ce dernier décide ou non d’ouvrir une enquête criminelle. L’absence d’indépendance du MAG et du FFAM, à la fois juges et parties, est régulièrement dénoncée par les ONG locales et internationales. Dernière preuve en date, le fait que sur 220 incidents transmis au FFAM, une enquête criminelle n’a été ouverte que dans 24 cas. La plupart ont été closes et des poursuites n’ont été engagées à l’encontre de soldats israéliens que dans un cas de pillage.

Sources de l’Appel urgent : Al-Mezan, Commission d’enquête des Nations unies, Obliterated Families

Ecrivez à la Procureur de la Cour pénale internationale

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