Cookie Consent par FreePrivacyPolicy.com
Colombie
Action

Un détenu passé à tabac à la suite de plaintes pour torture

Depuis octobre 2011, le détenu Boris Zeider Medina Payán est victime de tortures et mauvais traitements incessants. Les dernières violences remontent au 6 septembre 2014 et il est depuis à l’isolement.
Colombie-prison-peintreBotero
CRÉDITS : LIZ HENRY/ FLICKR CREATIVE COMMONS/ PEINTRE COLOMBIEN BOTERO

Le 14 / 10 / 2014

Cette action est désormais fermée. Merci à tous les signataires de la pétition, nous vous informerons en cas de nouvelles évolutions.

Le samedi 6 septembre 2014, les gardiens de la prison de La Dorada (département de Caldas), prétextant une fouille du quartier 7, ont sorti le détenu Boris Zeider Medina Payán de sa cellule. Ils l’ont insulté, aspergé de gaz poivre et frappé à coups de pied, poing et matraque. Il est, depuis, à l’isolement prolongé dans une Unité de traitement spécial (UTE).

Le 31 octobre 2011, M. Medina Payán a été victime d’une bastonnade de gardiens et a fini inconscient. En janvier 2013, il a refusé la conciliation demandée par les services du procureur indiquant qu’il souhaitait maintenir sa plainte pour torture. Peu après, le gardien qu’il a désigné comme son principal tortionnaire a été promu responsable du quartier où se trouve sa cellule.

Monsieur Medina Payán et sa famille ont commencé à recevoir des menaces. Le 17 août 2013, le détenu a été placé à l’isolement sans raison apparente. Le 28 septembre 2013, les gardiens l’ont sorti de sa cellule en lui projetant du gaz poivre au visage et en le frappant avant de le mettre dans une cellule de l’UTE. Il a alors déposé une nouvelle plainte. Le 27 juin 2014, les gardiens l’ont obligé à se mettre nu, l’ont insulté, lui ont projeté du gaz poivre sur les parties génitales, l’ont frappé puis mis à l’isolement pendant six jours.

À ce jour, les plaintes pour torture n’ont pas connu d’avancées. Aucune mesure disciplinaire ne semble avoir été prise à l’encontre des gardiens incriminés.

 

Contexte

Système carcéral en crise

Plus de 120 000 détenus sont entassés dans les prisons du pays. Ils souffrent de la promiscuité et de la violence, engendrées par la surpopulation carcérale, de conditions d’hygiène déplorables, propices à la propagation de maladies (tuberculose, lèpre, hépatite, VIH, etc.) et aux intoxications alimentaires, du manque d’accès à l’eau potable et aux soins. S’ajoutent à cela des tortures et mauvais traitements infligés par des fonctionnaires de l’Institut national pénitentiaire et carcéral (INPEC) ‑ parfois même par certains directeurs de prison ‑ et par des membres de l’armée. Punitions collectives (restriction d’accès au téléphone, aux cellules, à l’électricité, à la nourriture, à l’eau potable), mises à l’isolement, pressions sur les proches en visite, simulacres d’exécution, passages à tabac, mises à nu, placements dans la position du « scorpion » (pieds et poings menottés ensemble), aspersions de gaz lacrymogène, agressions sexuelles et asphyxies sont les pratiques tortionnaires les plus courantes.

Du 29 avril au 12 mai 2014, en lien étroit avec les 10 ONG locales qui composent la Coalition colombienne contre la torture, l’ACAT a rencontré des détenus des prisons La Picota, El Buen Pastor, La Tramacua et San Isidro. La totalité des prisonniers rencontrés a fait part de fouilles corporelles abusives, de transferts injustifiés, de mises à l’isolement prolongées (parfois des années) dans les unités de traitement spécial (UTE), de punitions collectives et de tortures (coups, décharges électriques) en représailles de plaintes. Les auteurs de tortures et mauvais traitements font parfois l’objet de sanctions administratives et disciplinaires, mais pratiquement jamais de condamnations pénales. L’ACAT recommande, notamment, la ratification du Protocole facultatif à la Convention contre la torture afin que des mécanismes de prévention et sanction de ces tortures et mauvais traitements en prison soient mis en place.

Articles associés

Appel à mobilisation
Template_AAM-vignette1
Colombie

La Communauté de paix San José de Apartadó en deuil

Le 27 / 03 / 2024
À l'occasion du 27e anniversaire de la Communauté de Paix San José de Apartadó, l'ACAT-France condamne fermement les assassinats de Nallely Sepúlveda et d'Edinson David. Nous demandons des garanties de sécurité pour la Communauté et une enquête rapide sur les responsables.
Appel à mobilisation
Template_AAM-vignette1
Colombie

Abencio et Edinson sont portés disparus

Le 20 / 09 / 2023
La Colombie reste plus hostile que jamais aux défenseurs de l'environnement. Parmi eux, Abencio Caicedo et Edinson Valencia, portés disparus pour avoir défendu leur territoire contre des groupes armés. Près de deux ans plus tard, aucune enquête véritable n'a été menée sur leur sort.
Communiqué
Ensemble-Pour-La-Paix
Colombie

Soutien à la Comisión Intereclesial de Justicia y Paz

Le 05 / 05 / 2022
Les organisations qui composent le programme franco-colombien Ensemble pour la Paix - Vamos por la paz, ainsi que les autres organisations signataires, rejettent catégoriquement les accusations par lesquelles on a tenté de diffamer et de discréditer le précieux travail de la Comisión Intereclesial de Justicia y Paz et, plus particulièrement, de son secrétaire exécutif et représentant légal Danilo Rueda.
Communiqué
49195320112_cbde7f21ca_o
Colombie

En soutien à la Commission pour la vérité

Le 28 / 07 / 2020
Avec le Réseau France Colombie Solidarités, l’ACAT réaffirme son soutien aux 11 membres de la Commission pour l’éclaircissement de la vérité et demande des garanties pour la poursuite sereine de leur mission essentielle à la paix.