Contexte
Dirigé par le Parti communiste du Vietnam, au pouvoir sans interruption depuis 1976, le régime de Hanoï ne tolère aucune critique, en particulier sur son bilan en matière de droits humains. En l’absence d’une presse libre, et dans un pays où la justice est loin d’être indépendante, les défenseurs des droits humains sont les derniers bastions d’une société réprimée, qui continue de lutter pour que les citoyens vietnamiens puissent jouir des droits qui leur sont garantis par leur Constitution ainsi que les conventions internationales.
Situation des droits humains
Le Vietnam ne possède pas d’organe indépendant de promotion et de défense des droits de l’homme capable d’enquêter sur les allégations d’abus de pouvoir, de mauvais traitements ou de tortures commis par des fonctionnaires. En matière pénale, rares sont les poursuites et les sanctions contre les membres des forces de l’ordre. En fait, il n’y a pas de séparation des pouvoirs dans le pays.
Partie au Pacte international relatif aux droits civils et politiques depuis 1982, qui interdit la torture, le Vietnam n’a pas adhéré à la Convention des Nations unies contre la torture. Malgré les signes trompeurs d’ouverture envoyés par son gouvernement au reste du monde, le Vietnam est aujourd’hui le pays d’Asie de l’Est et du Sud-Est qui criminalise le plus sévèrement les défenseurs des droits humains. Les autorités vietnamiennes traitent ces défenseurs comme des ennemis de l’État. Ces derniers font face à des intimidations, du harcèlement, des menaces, des arrestations arbitraires et des passages à tabac ciblés. Leurs écrits et leurs activités pacifiques sont criminalisés ce qui leur vaut souvent d’être condamnés à de longues peines de prison, durant lesquelles ils sont susceptibles d’être soumis à de la torture et des mauvais traitements.
Pratique de la torture
Les forces de l’ordre se livrent souvent à un usage excessif de la force, à de mauvais traitements et à des actes de torture lors des arrestations et détentions.
Tous les citoyens arrêtés par la police, même pour un délit mineur comme une infraction au code de la route ou un cambriolage, peuvent être maltraités et torturés. Certains d’entre eux décèdent à cause des sévices qu’ils ont subis. Des allégations rapportent également de mauvais traitements subis par les défenseurs des droits de l’homme et de la démocratie, ainsi que par les dissidents politiques détenus, souvent au secret, avant d’être transférés dans les établissements pénitentiaires et les camps de travail.
Les conditions de détention dans les prisons et dans les camps de travail, particulièrement dures, peuvent être constitutives de traitements inhumains et dégradants, voire de torture. Dans ces lieux insalubres et systématiquement surpeuplés, les prisonniers manquent d’eau potable, ne reçoivent pas de rations alimentaires suffisantes et n’ont pas accès à des traitements médicaux appropriés. Qui plus est, ils doivent généralement réaliser des travaux forcés sans rémunération et peuvent être frappés, maltraités, maintenus des semaines ou des mois durant à l’isolement dans des cellules exigües sans fenêtre ni ventilation.
État de la peine de mort au vietnam
Le nombre d’exécutions au Viêtnam est secret depuis 2017. Le nombre de personnes actuellement condamnées à mort est estimé à 1 200.
En 2023, sur les seules périodes du 14 au 18 août puis du 21 au 25 août, des informations provenant du ministère de la Justice ont révélé que 12 condamnations à mort ont été prononcées par les tribunaux, suggérant donc que les chiffres pour l’année sont bien supérieurs et que le gouvernement n’a pas l’intention d’abolir la peine de mort. En outre, un grand nombre de condamnations à mort au Viêtnam résultent d’erreurs judiciaires.
L’ACAT-France s’oppose en toutes circonstances à la peine de mort, quels que soient la gravité du crime commis, le profil de la personne condamnée ou sa culpabilité. Elle prône l’abolition universelle, définitive et sans conditions de cette violence extrême et légalisée.
Le Vietnam en chiffres.
Sources des chiffres clés :
Human Rights Watch
ACAT-France
Amnesty International