Contexte
Le président Paul Kagame maintient une forte emprise sur le Rwanda depuis sa première élection en 2000. Avec plus de deux décennies de pouvoir continu dans le pays, son parti, le Front patriotique rwandais (FPR), a consolidé un contrôle autoritaire sur l’ensemble du territoire rwandais, limitant l’espace pour l’opposition politique, la liberté d’expression et la société civile. Bien que le Rwanda ait enregistré des progrès économiques significatifs, ces avancées sont souvent contrebalancées par des restrictions persistantes sur les droits humains fondamentaux.
Situation des droits humains au Rwanda
Sous la présidence de Paul Kagame, le Rwanda a maintenu une stabilité politique et économique, mais cela s’est réalisé au détriment des libertés civiles et politiques. Les opposants politiques, les journalistes et les défenseurs des droits humains continuent de faire l’objet de harcèlement, d’intimidations, d’arrestations et de détentions arbitraires et, dans certains cas, d’assassinats et de disparitions forcées, y compris à l’étranger. Plusieurs opposants politiques de premier plan, tels que Victoire Ingabire et Diane Rwigara, ont été emprisonnés ou poursuivis en justice. Nombre d’opposants, de journalistes et de membres de la société civile critiques du pouvoir en place vivent aujourd’hui en exil.
Les médias indépendants au Rwanda sont étroitement contrôlés et censurés, et les journalistes qui critiquent ouvertement le gouvernement sont souvent contraints au silence. L’exemple le plus notable est celui du journaliste John Williams Ntwali, critique du régime, mort dans des circonstances suspectes en 2023 et pour lequel aucune enquête indépendante n’a été menée. Sur les sujets sensibles, comme l’intervention militaire rwandaise en RDC en soutien à la rébellion congolaise du M23, l’autocensure est souvent de mise au sein du paysage médiatique. L’un des derniers espaces de liberté était YouTube et les réseaux sociaux, mais ces dernières années plusieurs Youtubeurs ont été emprisonnés et les réseaux sociaux sont largement suivis et contrôlés par le pouvoir en place et des influenceurs pro-régime.
Pratique de la torture et des disparitions forcées
Des organisations internationales de défense des droits humains ont documenté des cas de torture dans les prisons rwandaises, en particulier à l’encontre des personnes accusées de conspirer contre l’État ou de soutenir l’opposition. Plusieurs disparitions forcées d’opposants politiques ont également été documentées ces dernières années.
État de la peine de mort au Rwanda
Le Rwanda a aboli la peine de mort en 2007, marquant une avancée majeure pour les droits humains dans le pays. Toutefois, cette réforme positive s’accompagne de préoccupations persistantes concernant les procès inéquitables à l’endroit des personnes accusées de conspiration contre le régime en place.